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Syrie: l''opposition en appelle à l''ONU après le massacre de 150 personnes

13 juillet 2012, 00:00

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Syrie: l''opposition en appelle à l''ONU après le massacre de 150 personnes

L''''opposition syrienne a pressé le Conseil de sécurité de l''ONU d''adopter une résolution contraignante à l''encontre du régime de Bachar al-Assad après le massacre, selon une ONG, d''au moins 150 personnes dans une localité du centre de la Syrie, massacre attribué par Damas à des "groupes terroristes".


De leur côté, les Frères musulmans de Syrie ont accusé l''émissaire international Kofi Annan, mais aussi l''Iran et la Russie, deux alliés du régime de Bachar al-Assad, d''être "responsables" de cette tuerie, par leur inaction, perpétrée à Treimsa, dans la province de Hama (centre).

Selon les agences russes, Kofi Annan sera à Moscou lundi pour des entretiens avec le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

"Arrêter cette folie meurtrière qui menace l''entité de la Syrie, la paix et la sécurité dans la région et dans le monde, nécessite une résolution urgente et tranchante du Conseil de sécurité sous le chapitre VII, qui protège le peuple syrien", indique le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l''opposition.

Le chapitre VII de la Charte des Nations unies prévoit des mesures coercitives en cas de menace contre la paix, allant de sanctions économiques à l''usage de la force militaire.

"Nous faisons porter aux pays membres du Conseil de sécurité la responsabilité totale de la protection des Syriens sans défense et l''arrêt de ces crimes honteux", poursuit le CNS qualifiant la tuerie de "plus infâme des génocides commis par le régime syrien".

Des troupes gouvernementales ont bombardé la localité de Treimsa en utilisant des chars et des hélicoptères, faisant plus de 150 morts selon l''Observatoire syrien des droits de l''Homme (OSDH).

Une vidéo postée par des militants sur internet montre plusieurs corps d''hommes allongés les uns à côté des autres, le visage couvert de sang et de poussière, méconnaissable pour certains.

Les autorités syriennes ont fait porter vendredi la responsabilité du massacre de Treimsa aux "groupes terroristes" ainsi qu''aux "médias assoiffés de sang", selon l''agence officielle Sana. Un massacre commis pour "tenter de mobiliser l''opinion publique contre la Syrie et son peuple et provoquer une intervention étrangère la veille de la réunion du Conseil de sécurité", écrit Sana

Un bras de fer oppose au Conseil de sécurité les Occidentaux, qui veulent faire pression sur Damas, et la Russie, qui protège son allié syrien, sur un projet de résolution. Les 15 membres du Conseil se sont séparés jeudi soir sans avoir fait de progrès notable et se retrouvent vendredi pour de nouvelles discussions.

"Nous ne considérons pas le monstre Bachar comme seul responsable de l''effroyable crime (...) mais (aussi) Kofi Annan, les Russes et les Iraniens et tous les pays du monde qui prétendent être responsables de la protection de la paix et la stabilité dans le monde puis qui gardent le silence", ont estimé pour leur part les Frères musulmans, membres influents du CNS, dans un communiqué séparé.

Cette tuerie est semblable, selon la confrérie, aux "grands massacres du siècle", citant entre autres ceux de Sabra et Chatila au Liban en 1982 et de Srebrenica (Bosnie) en 1995, et ceux des deux localités syriennes de Houla en mai et al-Koubeir en juin.

"Il y aura après (Treimsa) des massacres encore plus effroyables tant que les (pays) qui prétendent être les porteurs de civilisation restent impassibles face au sang syrien (qui coule) et laissent ce monstre se déchaîner en tuant autant de Syriens qu''il veut", souligne le communiqué.

Un chef rebelle, Abou Mohamad de son nom de guerre, commandant d''un groupe de combattants rebelles basé non loin de là, plus au nord, a assuré à l''AFP dans la nuit de jeudi à vendredi que l''attaque avait fait "plus de 200 morts".


Selon un militant vivant dans la province, le bilan est particulièrement lourd car les forces gouvernementales ont pilonné une mosquée où de nombreux habitants avaient cherché refuge. Treimsa "est vide maintenant. Tout le monde est mort ou a fui", a affirmé à l''AFP ce militant, disant s''appeler Abou Ghazi, dans un message électronique.

"Une trentaine de véhicules de l''armée ont totalement encerclé le village. Il n''y avait aucune possibilité de sortir. Quiconque essayait de fuir à travers champs était abattu", a raconté un autre militant, disant se prénommer Ibrahim. "Après le bombardement, l''armée est entrée (dans Treimsa) avec des armes légères et les shabbihas (miliciens pro-régime) suivaient avec des couteaux", a-t-il ajouté.


(Source : AFP)