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Syrie : journée test pour le président Bachar al Assad

19 août 2011, 00:00

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Syrie : journée test pour le président Bachar al Assad

La bonne volonté du président syrien Bachar al Assad, qui a annoncé la fin de la violente répression du mouvement de contestation de son régime, sera mise à l''''épreuve ce vendredi par les traditionnelles manifestations hebdomadaires d''opposants réclamant son départ du pouvoir.

Depuis le début du mouvement de contestation, déclenché mi-mars dans le sillage des révolutions tunisienne et égyptienne, les prières traditionnelles du vendredi ont donné lieu à des manifestations qui ont été à chaque fois réprimées violemment par les forces de sécurité.

Bachar al Assad a assuré mercredi au secrétaire général de l''Onu Ban Ki-moon que les opérations de l''armée et de la police contre les manifestants avaient cessé, mais cette allégation a été démentie sur le terrain par l''opposition.

Selon des membres de l''opposition, l''armée a mené jeudi de nouveaux raids dans la ville de Daïr az Zour (est) et des blindés et des soldats ont pris position autour d''une mosquée de Lattaquié (nord-ouest).

En cinq mois, les forces syriennes ont tué au moins 1 900 civils en ouvrant le feu sur des manifestants pacifiques, souvent à bout portant et sans avertissement, selon un rapport de l''Onu publié jeudi.

"La mission (de l''Onu) a découvert une série de violations des droits de l''homme qui constituent des attaques à large échelle ou systématiques contre la population civile, qui pourraient relever de crimes contre l''humanité."

Pour la première fois depuis le début de la répression, les Etats-Unis et l''Union européenne ont réclamé ouvertement jeudi la démission de Bachar al Assad qui a succédé à son père Hafez en 2000.

"L''avenir de la Syrie doit être décidé par son peuple, mais le président Bachar al Assad s''y oppose. Les appels au dialogue et aux réformes sont restés lettres mortes tandis qu''il emprisonne, torture et massacre son propre peuple", a déclaré le président américain Barack Obama.

"Pour le bien du peuple syrien, le moment est venu pour le président Assad de démissionner", a-t-il ajouté.

Le chef de la Maison blanche a également ordonné le gel des avoirs du gouvernement de Damas et a interdit aux ressortissants américains d''avoir des relations commerciales et d''investir en Syrie.

SANCTIONS

La Grande-Bretagne, la France, le Portugal et l''Allemagne ont annoncé pour leur part qu''elles allaient commencer à rédiger un projet de résolution imposant des sanctions à la Syrie.

Une mission des Nations unies se rendra ce week-end en Syrie pour évaluer la situation humanitaire dans le pays. Lors d''une réunion à huis clos du Conseil de sécurité de l''Onu, la coordinatrice des affaires humanitaires de l''Onu (Ocha), Valérie Amos, a annoncé que Damas avait autorisé une équipe de l''Ocha à se rendre en Syrie samedi, a-t-on appris de source diplomatique.

L''ambassadeur de la Syrie à l''Onu, Bachar Ja''afari, a accusé Washington de mener, avec certains membres du Conseil de sécurité de l''Onu, "une guerre diplomatique et humanitaire" contre la Syrie."Ces pays tentent de régler de vieux comptes avec mon pays", a-t-il déclaré.

Source : Reuters