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Syndicalistes, écologistes et mouvements citoyens veulent un nouveau parti politique

2 mai 2010, 00:00

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Syndicalistes, écologistes et mouvements citoyens veulent un nouveau parti politique

Confédérations syndicales, mouvements pour la protection de l’environnement, travailleurs, citoyens contre le communalisme se sont rassemblées à la Place des Taxis à Beau-Bassin pour la fête du travail, ce 1er mai. Ils prônent la création d’une nouvelle force politique, qui pourra participer aux législatives en 2015.

«D’ici les prochaines élections, il y aura une nouvelle force politique qui se lèvera dans ce pays !», affirme Jack Bizlall, leader du Muvman Premye Me. Une  force politique qui œuvrera pour un changement de la société. Cette force politique réconciliera l’économie et le social, et permettra l’émergence d’un nouveau mauricianisme.

«La société civile doit s’engager politiquement», soutient Reaz Chuttoo, un des porte-paroles de la Confédération des Travailleurs du Secteur Privé (CTSP).

Lors de ce rassemblement traditionnel pour les travailleurs en ce 1er mai, environ 400 personnes se sont déplacées. Les organisateurs sont déçus que les travailleurs, qui étaient cinq fois plus nombreux à la réunion de l’an dernier, aient préféré aller aux meetings politiques.

«La fête du travail, c’est sacré pour tous les travailleurs», lance Atma Shanto. «De nombreux délégués syndicaux se sont rendus aux meetings politiques. Ils ont laissé leur côté ‘roder bout’ dominer leur coté militantiste», continue Reaz Chuttoo. «Je félicite ceux qui sont là avec nous, parce que c’est bien ici votre place», termine Atma Shanto.

Cependant, les organisateurs notent un fait encourageant. Cette année, dans la foule, la société civile est très présente. Notamment, des citoyens contre le communalisme et des intellectuels. Ils étaient très visibles avec leurs drapeaux quadricolores. Selon Reaz Chuttoo et Ashok Subron, un des porte-paroles de la Confédération Syndicale de Gauche (CSG) Solidarité et de Rezistans ek Alternativ, il y a bien une prise de conscience.

Comme le souligne Ashok Subron, un des indices majeurs et récents de cette prise de conscience est l’action des 104 citoyens mauriciens qui se sont portés candidats aux élections sans mentionner leur communauté sur le Nomination Paper, et qui maintenant, s’apprêtent à faire appel au Conseil Privé.

Pour que cette prise de conscience se poursuive jusqu’à la création d’une nouvelle force politique, Jack Bizlall et Jane Raggoo, autre porte-parole de la CTSP, pensent qu’il faut que les syndicats résolvent une fois pour toute leurs petits différends afin d’être unis. Parce que, comme le dit Giandeo Beeharry de la Federation of Progressive Union (FPU), «ce sont les syndicats qui ont constitué la vraie opposition pendant les cinq dernières années».

Selon Jack Bizlall, pour être plus fort, il faut que les jeunes et davantage d’intellectuels s’engagent pour contrer les dérives des partis politiques existants, pour une île Maurice meilleure.

 «C’est possible de créer une nouvelle force politique dans les deux années qui viennent. Pour une nouvelle constitution, il faut se préparer à ‘manze ar zot’ aux prochaines élections… C’est mon souhait, c’est mon rêve !», conclut Jack Bizlall.

En attendant, leur mot d’ordre aux travailleurs et citoyens est soit de ne pas voter, ou de «mettre quatre croix sur le bulletin de vote pour enterrer le communalisme et la division».