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Surpeuplement carcéral : la pauvreté pointée du doigt dans un rapport à être bientôt soumis

13 janvier 2012, 00:00

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Surpeuplement carcéral : la pauvreté pointée du doigt dans un rapport à être bientôt soumis

Le lien direct entre pauvreté et surpeuplement en milieu carcéral constituera un des points forts d’un rapport qui sera soumis incessamment au Bureau du Premier ministre.

Rien ne sera plus comme avant dans la façon dont le séjour des détenus sera géré dans les prisons de Maurice. En effet, un préjudice qui a longtemps contribué au surpeuplement carcéral est en passe d’être levé. Il s’agit du rôle de la pauvreté dans la récidive.

Ce phénomène occupera une place importante dans un rapport que le Dr Hemant Birandranath Chittoo, conférencier à l’Université de Technologie est en train de finaliser pour le Bureau du Premier ministre.

La rédaction de ce rapport fait suite à la tenue d’un atelier de travail grâce aux efforts de l’universitaire Harish Fhooblall.
Le document contiendra des recommandations susceptibles d’inspirer le gouvernement dans sa tentative à initier des réformes dans l’administration des prisons. « Le rôle de la pauvreté sera mis en valeur. », déclare Hemant Birandranath Chittoo.

Le poids de la récidive sur le budget de l’Etat, donc du contribuable, parle de lui-même. Les dernières statistiques émises par le Service des prisons indiquent que la présence d’un détenu en prison coûte en moyenne Rs 700 par mois au contribuable. Le taux de récidive est alarmant. Il est de 80 % chez les hommes, soit 8 sur 10 prisonniers libérés. Ce taux est de 40 % chez la femme.

« La récidive contribue au surpeuplement carcéral. Cela affecte considérablement notre programme de réhabilitation », explique Jean Bruneau, Commissaire des Prisons.

Les effets de la récidive ne se limitent pas seulement au surpeuplement des prisons. « Les détenus qui reviennent ont une influence négative sur ceux qui font de la prison pour la première fois, en particulier des jeunes et les suspects qui sont en détention préventive en attendant le déroulement de leur procès. Notre pays est considéré comme une destination sécurisée. Nous sommes donc tenus de ramener le taux de récidive à un niveau raisonnable. »

Le combat contre la pauvreté passe également par l’acquisition d’une base d’éducation et d’un métier. Les prisonniers qui veulent en sortir n’échappent pas à cette règle. Dans son budget pour 2012, le Service des prisons prévoit le versement d’une allocation à tout détenu qui accepte de suivre un cours éducatif ou qui contribue positivement dans l’exécution d’un travail productif.

Pour assurer un travail de réhabilitation sur le long terme, ce n’est plus une fiche qui est établie lorsqu’un détenu entre en prison. C’est plutôt un profil qui respecte les critères indispensables à une éventuelle réhabilitation.