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Subhanand Seegoolam : « On me fait un faux procès »

19 août 2013, 00:00

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Subhanand Seegoolam : « On me fait un faux procès »

Subhanand Seegoolam, président du Mauritius Council of Social Services (MACOSS), ne briguera pas de second mandat lors de l’assemblée générale du MACOSS, le 28 août.

 

Quel est votre bilan après une année de présidence ?

 

En tant que président de la Blood Donors Association, j’ai siégé au comité exécutif du MACOSS pendant quatre ans avant d’être élu président. J’ai toujours pensé qu’il fallait que les organisations non gouvernementales (ONG) soient actives et crédibles. C’est ainsi qu’après recensement, je n’ai pas renouvelé l’affiliation de 26 ONG car elles ne fonctionnaient pas comme il le fallait, ne présentaient pas leurs bilans financiers ou n’étaient pas régulières dans le paiement de leurs cotisations auprès du MACOSS.

 

D’un autre côté, il y a eu une ouverture et, de juin 2012 à ce jour, nous avons accueilli 27 associations dans différents secteurs, ce qui porte le nombre d’ONG affiliées au MACOSS à 327. Ensuite, en collaboration avec le ministère de la Sécurité sociale et le NGO Trust Fund, nous avons travaillé sur le projet de NGO Policy dont l’objectif est d’harmoniser les relations entre les ministères et les ONG et, ce faisant, d’éviter les duplications de services. Cette politique crédibilisera les ONG et leur permettra d’obtenir l’aide de parrains.

 

Depuis 1995, les différents présidents du MACOSS caressaient l’idée d’avoir une NGO Academy où l’on pourrait faire de l’autonomisation des ONG. En 2011, nous avons réussi à poser la première pierre à Ébène. Sous ma présidence et grâce aux Rs 1,2 million offertes par le Southern African Trust et les Rs 5 millions du MACOSS, nous avons pu ériger les fondations et faire construire le rez-de-chaussée ainsi qu’un étage. Il faut maintenant passer au crépissage, installer les portes et fenêtres et aménager le bâtiment afin de le rendre fonctionnel. Comme nous ne disposons pas des fonds nécessaires pour compléter les travaux, nous avons demandé au ministère des Finances s’il était possible d’obtenir un financement à travers le fonds du Corporate Social Responsibility. Or, jusqu’à présent, nous n’avons reçu aucune réponse du ministère.

 

Toutefois, même si nous ne pouvons pas utiliser ce bâtiment, nous avons animé, dans notre salle de conférences au siège du MACOSS, à Port-Louis, des formations sur la rédaction de projets, sur le leadership et sur la gestion d’une ONG. C’est ainsi que 136 personnes, représentant 75 ONG, ont été formées.

 

La distribution des fonds recueillis aux victimes des inondations du 30 mars a été contestée. Les contestataires vous soupçonnent d’avoir essayé de tourner cette distribution en votre faveur. Qu’avez-vous à répondre à cela ?

 

Juste après les inondations meurtrières, j’ai mis en place un Disaster Management Committee pour lequel des terms of referenceont été définis et nous avons recueilli auprès de différentes associations la somme de Rs 720 000. À un moment, il a été dit que trop de dons affluaient. J’ai préféré attendre que les autres organisations en finissent avec leurs dons avant que le comité n’intervienne. À notre demande, les ONG ont vérifié sur le terrain que les bénéficiaires étaient vraiment des sinistrés. Ledit comité s’est réuni à plusieurs reprises et une fois que la vérification sur le terrain s’est achevée, nous avons décidé, lors de la réunion du comité, le 6 juin, de faire un don de Rs 10 000 à chaque sinistré. Nous avons donc envoyé des chèques barrés par la poste, avec accusé de réception. Je ne connais pas ces personnes. Ce sont des individus et pas des représentants d’ONG qui ont un droit de vote à l’élection du MACOSS. Je n’ai même pas organisé de cérémonie de remise de chèques avec fanfare, journalistes et photographes. C’est me faire un faux procès. De toute façon, je ne suis pas candidat à ma succession. Tout a été fait dans la transparence et n’importe quelle personne souhaitant en avoir le coeur net peut venir vérifier le nom des bénéficiaires auprès du MACOSS.

 

Le gouvernement prépare un nouveau «MACOSS Act». Avez-vous été consulté ?

 

Oui et l’exercice est valable car il ramène le nombre de membres de l’exécutif à une quinzaine, au lieu de 26, et fait en sorte que le président soit élu – pour deux ans au lieu d’un an – par le comité exécutif et non pas par les membres lors de l’assemblée générale.

 

Un vote par tous les membres n’est-il pas plus transparent ?

 

Oui, j’aurais préféré qu’il en soit ainsi, mais je crois qu’avec la nouvelle formule, toutes les composantes de la société pourront accéder à la présidence. Jusqu’ici, elle était perçue comme la chasse gardée d’une composante.

 

Avez-vous votre mot à dire sur le comité CSR ?

 

Oui, nous y avons un représentant. Il y a un autre représentant des ONG nommé par l’État. Il faudrait davantage de représentants de la société civile sur ce comité.