Publicité

Strauss-Kahn plaide non-coupable des accusations contre lui

6 juin 2011, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Strauss-Kahn plaide non-coupable des accusations contre lui

Dominique Strauss-Kahn a choisi lundi, comme prévu, de plaider non-coupable des chefs d''accusation retenus contre lui dans la tentative d''agression sexuelle d''une employée d''un hôtel new-yorkais le 14 mai.

Vêtu d''un costume sombre, l''ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI) est entré dans les bâtiments de la Cour suprême de New York au bras de son épouse, la journaliste Anne Sinclair.

Sous les objectifs d''une nuée de caméras de télévision et de photographes, l''ex-patron du FMI a été hué par des employés d''hôtel venus manifester leur solidarité avec la plaignante, femme de ménage au Sofitel de New York. "Shame on you" (Honte à vous), ont scandé les manifestants sur son passage.

"C''est notre soeur et nous la soutenons", a expliqué Peter Ward, responsable de la section 6 du syndicat des personnels de l''industrie hôtelière, présent dans le groupe.

Dominique Strauss-Kahn risque jusqu''à 25 ans de prison s''il est reconnu coupable des chefs d''inculpation de tentative de viol, agression sexuelle au premier degré, attouchements non consentis, emprisonnement illégal au second degré et agression sexuelle au troisième degré.

L''ancien ministre, qui est assigné en résidence surveillée à New York, n''a passé que quelques minutes devant la Cour suprême. A la question de savoir comment il entendait plaider des charges retenues contre lui, il a répondu "non coupable" en s''adressant au greffier. Sa prochaine comparution devant le juge Michael Obus a été fixée au 18 juillet.

Pas de « contrainte »

Benjamin Brafman, l''avocat de DSK, a précisé à la sortie de l''audience la ligne de défense qu''il entend suivre. "Lorsque les preuves seront produites, il apparaîtra clairement qu''il n''y a pas eu de contrainte", a dit le ténor du barreau qui entend démontrer que la relation sexuelle a été consentie.

Kenneth Thompson, un des avocats de la jeune femme, a jugé pour sa part que les allégations sur un rapport consenti entre Dominique Strauss-Kahn et sa cliente étaient "absurdes".

"Tout le pouvoir, l''argent et l''influence de Dominique Strauss-Kahn ne pourront empêcher que la vérité éclate sur ce qu''il a fait dans cette chambre d''hôtel", a-t-il dit.

Dans ce procès qui devrait être très médiatisé, la plaignante, qui est âgée de 32 ans, a finalement décidé de venir témoigner et d''être présente aux audiences.

"Elle va venir devant ce tribunal, elle va s''asseoir dans le box des témoins et dire au monde entier ce que Dominique Strauss-Kahn lui a fait", a dit Kenneth Thompson.

Dans une lettre adressée aux fonctionnaires du FMI le 22 mai, soit huit jours après son arrestation à bord d''un avion en partance pour Paris, Dominique Strauss-Kahn se disait confiant, même si l''accusation affirme que la plaignante a fait un "récit ferme et convaincant" de l''agression dont elle se dit victime.

"Je démens de la manière la plus forte les allégations auxquelles je suis confronté je suis confiant que la vérité éclatera et que je serai exonéré", écrivait-il.

Après avoir passé quatre jours à la prison de Rikers Island, DSK a obtenu le 19 mai sa libération sous caution et a été placé en résidence surveillée dans un appartement de Broadway Avenue. Le 25 mai, il s''est installé dans une maison de ville du quartier de TriBeCa, à Manhattan, dont le loyer est estimé à 50.000 dollars par mois.

Aux termes de sa libération sous caution, il doit porter en permanence un bracelet électronique à la cheville et ne peut quitter sa résidence que pour se rendre au tribunal, rencontrer ses avocats, ou encore pour des rendez-vous médicaux ou pour assister à un office religieux une fois par semaine.

Fuites dans la presse

Ses avocats ont évoqué récemment des fuites dans la presse propres à compromettre le droit de leur client à un procès équitable, et disent posséder pour leur part des informations pouvant mettre en cause la crédibilité de la femme de chambre qui l''accuse de tentative de viol.

A titre d''exemple, ils citent des informations de presse selon lesquelles des examens auraient confirmé la présence d''ADN de leur client sur les vêtements de la plaignante.

Jeffrey Shapiro, un des avocats de la femme de chambre guinéenne qui poursuit l''ancien patron du FMI, a dit ne pas être surpris que les avocats de la défense affirment détenir des informations contre elle et évoque des manoeuvres de bas étage.

Les avocats de DSK ont demandé à TD International, société de consultants de Washington dont le personnel comprend d''anciens officiers de la CIA et d''ex-diplomates américains, de se joindre à son équipe de défenseurs.
On ignore le rôle qu''est appelée à jouer cette firme, mais on rapporte de source proche de TD International qu''elle n''enquêtera pas sur la femme de chambre.

(Source : Reuters)