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Sri Lanka : Obama et l''Onu inquiets pour les populations civiles

14 mai 2009, 00:00

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Sri Lanka : Obama et l''Onu inquiets pour les populations civiles

Barack Obama a lancé mercredi un appel aux parties en conflit au Sri Lanka pour qu''''elles prennent des mesures de protection de la population civile, tandis que le Conseil de sécurité des Nations unies faisait part de sa préoccupation.

Cernés de toutes parts, les rebelles tamouls, qui luttent depuis 25 ans pour un territoire indépendant dans le nord et l''est de l''ancienne Ceylan, sont retranchés dans une zone côtière de 2,5 km2 où sont coincés plusieurs dizaines de milliers de civils.

"J''exhorte les Tigres tamouls à déposer les armes et à laisser partir les civils", a déclaré le président des Etats-Unis. "Le recrutement forcé de civils et leur utilisation comme boucliers humains est déplorable."

"Sans une action urgente, cette crise humanitaire risque de virer à la catastrophe", a-t-il ajouté. "Il est temps aujourd''hui de mettre de côté certaines questions politiques en jeu et de donner la priorité aux vies des hommes, des femmes et des enfants innocents qui sont pris entre deux feux." Mercredi également, le Conseil de sécurité des Nations unies a tenu sa première réunion officielle sur le conflit depuis son aggravation il y a quelques mois.

Le message du Conseil de sécurité, adressé à la fois aux rebelles des Tigres pour la libération de l''Eelam Tamoul (LTTE) et au gouvernement du Sri Lanka, a été élaboré lors d''une réunion à huis clos.

"Les membres du Conseil de sécurité expriment leur grave préoccupation au sujet de la crise humanitaire qui s''aggrave dans le nord-est du Sri Lanka, en particulier au sujet des centaines de victimes civiles de ces derniers jours", lit-on dans la déclaration adoptée à l''unanimité.

Le Conseil de sécurité "condamne fermement le LTTE pour ses actes de terrorisme depuis de nombreuses années" et demande au groupe de "déposer les armes et laisser partir des dizaines de milliers de civils".

« Gravement préoccupé »

Le Conseil se dit également "gravement préoccupé" par les informations faisant état de bombardements par les forces gouvernementales dans la zone du conflit, informations que le gouvernement sri-lankais a régulièrement démenties.

Barack Obama a aussi appelé le gouvernement à cesser les bombardements non ciblés et demandé que les organisations humanitaires puissent avoir accès à la zone des combats.

"Le gouvernement (sri-lankais) doit donner aux équipes humanitaires des Nations unies un accès aux civils pris au piège entre les parties en conflit afin qu''ils puissent recevoir l''assistance immédiate nécessaire à leur survie", a déclaré Barack Obama.

Des diplomates ont expliqué que le nombre très important de civils tués annoncé ce week-end avait été un des facteurs ayant permis de convaincre la Russie, la Chine, le Vietnam et la Libye de la nécessité d''une réunion officielle.

Le Conseil de sécurité a déjà tenu plusieurs réunions informelles sur le conflit sri-lankais, mais les quatre pays étaient jusqu''ici opposés à une action officielle sur ce qu''ils considèrent comme une affaire interne au Sri Lanka.

"C''est un pas important en avant de la part du Conseil de sécurité", a déclaré l''ambassadeur du Royaume-Uni John Sawers. "Nous avons pour la première fois produit une déclaration officielle écrite du Conseil traitant de l''aggravation de la crise humanitaire au Sri Lanka."

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a annoncé qu''un de ses employés sri-lankais âgé de 31 ans et sa mère avaient été tué mercredi par des tirs d''artillerie.

Selon le site internet www.TamilNet.com, proche des Tigres de libération de l''Eelam tamoul (LTTE), le bombardement d''un hôpital de campagne a fait au moins 38 morts, ce que les militaires sri-lankais ont démenti.

A Paris, la police a délogé mercredi des manifestants tamouls qui bloquaient la circulation dans le centre de Paris depuis la veille pour dénoncer le "génocide" de leur peuple au Sri-Lanka.

(Source : Reuters)