Le Sommet de la SADC devrait composer avec l’improbable rencontre entre Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana, pour décider sur le processus de sortie de crise.

Nouvelle tentative de relance en cours. La Com¬mu¬nauté de développement de l’Afrique australe (SADC) annonce un nouveau Sommet pour traiter le dossier de sortie de crise malgache, quatre mois après le précédent rendez-vous à Maputo.
« Les chefs d''''État et de gouvernement de la SADC se réuniront à Dar es Salam (…) du 7 au 8 décembre, pour un Sommet extraordinaire », a officialisé un communiqué du Bureau de liaison du bloc économique régional, hier. « Ce Sommet traitera les rapports sur les évolutions récentes de la situation politique et sécuritaire à la République démocratique de Congo (RDC), []et] à Madagascar », a-t-il poursuivi.

En principe, le Sommet devrait prendre des décisions concernant les questions pendantes à la mise en œuvre de la Feuille de route. Il devrait trancher sur le cas du retour de Marc Ravaloma¬nana, en exil en Afrique du Sud, sur l’application des autres mesures d’apaisement, réitérées lors du Sommet de Maputo au mois d’août mais qui restent dans le domaine de la simple déclaration.

L’on ne sait pas si les chefs d’État et de gouvernement du bloc économique régional sont prêts à aller traiter le fond de l’enjeu autour du retour de l’ancien Président, à savoir son éventuelle candidature aux présidentielles et celui de son principal rival. Tous ces sujets devraient être clarifiés à sept mois des élections présidentielles, au risque de compromettre le calendrier électoral, voire le processus dans son ensemble.
Rencontre improbable

La SADC tente seulement de rassurer l’opinion face aux multiples attaques dont elle fait l’objet concernant sa gestion du processus de sortie de crise. Elle « voudrait rassurer aussi les responsables de la politique, de la société civile et le peuple mala¬gasy de son inébranlable engagement à les assister dans leur recherche d''une solution permanente à la crise politique actuelle et ainsi garantir le retour du pays à la normalité constitutionnelle ».

Un premier écueil se présente déjà aux chefs d’État et de gouvernement avant le Sommet. Le projet de rencontre suggéré par la SADC entre Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana n’est pas sûr de se réaliser. Patrick Andriamahefa, chef de service des relations avec la presse à Ambohitsorohitra, affirme sans ambages l''absen¬ce d''un déplacement présidentiel en Tanzanie.

Une autre source autorisée à la Présidence adopte un ton plus diplomatique après avoir certifié l’existence d’une invitation relative au projet de rencontre. « Jusqu’à preuve du contraire, le président de la Transition n’a pas pris la décision de rallier Dar es Salam », a-t-elle indiqué dans la soirée. Ces déclarations confirment celle de l’homme fort de la Tran¬sition, remettant en cause l’uti¬lité d’un tel rendez-vous lors de son déplacement à Antsiranana dimanche. Ce dernier avait insisté sur les efforts pour la tenue des consultations populaires.

Une autre source proche de l’ancien Président croit savoir l’une des raisons de la réticence de l’homme fort de la Transition à se déplacer en Tanzanie. « La SADC va imposer le retour du président Ravalomanana et mettra sur la table des discussions les mesures d’accompagnement d’une telle décision », soutient-elle.

De son côté, Guy Rivo Randrianarisoa, porte-parole de la mouvance Ravaloma¬nana, affirme une position différente adoptée par son patron. Il affirme que « le Président []Marc Ravalomanana], muni de son passeport, a quitté l’Afrique du Sud pour rallier Dar es Salam » hier.