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Sortie de crise à Madagascar: l''étau se resserre autour de la Transition

19 janvier 2013, 00:00

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La communauté internationale met la pression sur le régime de la Transition, qui cafouille dans la mise en œuvre de certaines dispositions de la Feuille de route. La tenue des présidentielles le 8 mai suscite des questions.

La course con­tre la montre est engagée. La communauté internationale pousse la Transition à accélérer la mise en œuvre de la Feuille de route avant les élections. Le régime ne dispose «que» de quelques mois pour relever le défi.

«Une disposition de la présente convention prévoit explicitement la possibilité d''''une suspension de ce financement en cas de force majeure (par exemple, la mise en œuvre jugée peu satisfaisante de la Feuille de route)», a indiqué un communiqué du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), publié hier. Il fait part d''une clause dans la convention de contribution de financement du processus électoral signée mardi, entre le PNUD et l''Union européenne qui octroie 35,6 milliards d''ariary.

Léonidas Tezapsidis, ambassadeur de l''Union européenne, évite de donner des détails sur la disposition. Mais le communiqué de félicitation de Nkosazana Dlamini Zuma, présidente de la Commission de l''Union africaine à la suite de la déclaration de retrait des présidentielles d’Andry Rajoelina, président de la Transition, pourrait donner un indice sur le sujet.

L''Union africaine «envisage la tenue, dans les meilleurs délais possibles, de réunions de son Conseil de paix et de sécurité et du Groupe international de contact sur Madagascar», peut-on y lire. Elles visent à «réévaluer la situation à Madagascar sur la base des progrès accomplis dans la mise en œuvre de la Feuille de route, et à prendre des décisions appropriées», a poursuivi le communiqué.

Les chantiers ne manquent pas pour arriver à appliquer dans sa totalité la Feuille de route avant les présidentielles du 8 mai. C''est le cas de l''amnistie dont la mise en œuvre piétine. Le Comité de réconciliation nationale chargé d''instruire les dossiers de l''amnistie sur requête, tarde à voir le jour. Le Comité ad hoc au sein de la Cour suprême s''active encore pour faire connaître la procédure d''instruction des dossiers.

Les demandes de la Troïka, organe de coopération de la Communauté de développement de l''Afrique australe, compliquent le dossier avec l''exigence de l''élargissement de la loi d''amnistie à Andry Rajoelina, à l''ancien président Marc Ravalomanana et aux forces de l''ordre.

REPERCUSSION

Tout comme l''amnistie, le retour des exilés, dont Marc Ravalomanana, reste une poudrière qui risque d''exploser à tout moment. Les deux principaux protagonistes campent sur leurs positions divergentes dans les deux dossiers, dont le temps de matérialisation doit être tenu compte en cas d''accord entre les deux parties. Entre-temps, l''échéance électorale approche à grand pas.

Les questions politiques en suspens auront des répercussions sur l''aspect technique du processus électoral. «La liste des électeurs qui devrait venir après la loi d’amnistie, doit être clôturée pour pouvoir établir celle des candidats nécessaire à l’établissement du bulletin unique et celui-ci devra être expliqué au peuple, avant le scrutin», alerte Sahondra Rabenarivo, juriste, dans sa chronique du 10 janvier.

La date limite du bouclage de la liste électorale est fixée au 15 avril. «Nul ne peut être candidat s’il n’est pas inscrit sur la liste électorale, et nul ne peut être inscrit s’il est condamné pour quelque raison que ce soit», rappelle Sahondra Rabenarivo avant de conclure qu''«on travaille les étapes en désordre». Dans la pratique, les dossiers des amnistiables devraient être finalisés au mois de mars, pendant la période du dépôt de candidature à la course à la magistrature suprême.