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Somalie : le Kenya prend les shebab en main

20 octobre 2011, 00:00

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Somalie : le Kenya prend les shebab en main

L’armée a franchi la frontière pour riposter contre les enlèvements qui se multiplient dans la région.

L’armée kényane, à l’offensive en Somalie depuis dimanche contre les islamistes shebab, en riposte aux récents enlèvements près de la frontière, attend toujours de livrer sa première vraie bataille. Les troupes kényanes, appuyées par un important soutien aérien, ont avancé sur 120 kilomètres dans le sud somalien et se concentrent près d’Afmadow, la deuxième ville du pays, bastion des shebab. La population a fui, d’après les témoignages recueillis par l’agence Reuters, tandis que des rebelles liés à Al-Qaeda accourent en renfort.

Côté kényan, l’ampleur de l’offensive est difficile à évaluer, mais les témoins disent avoir vu passer des dizaines de tanks et de camions, plusieurs centaines d’hommes, ainsi que des hélicoptères et des avions. A terre, l’armée aurait le soutien des forces somaliennes progouvernementales. L’intervention «répond à une requête du gouvernement somalien», a assuré le ministre kényan des Affaires étrangères, Moses Wetangula.

Exaspération de Nairobi

Mais elle est avant tout le résultat de l’exaspération de Nairobi devant les enlèvements qui se sont multipliés ces dernières semaines, à proximité de la frontière entre les deux pays. Les shebab, fragilisés en Somalie, s’en prennent à des proies faciles chez leur voisin, et le Kenya, dépendant du tourisme, ne peut se permettre d’être laxiste.

Le gouvernement du pays entend poursuivre son offensive jusqu’à ce qu’elle ait atteint «les effets désirés», soit la destruction de la capacité des shebab à mener des attaques terroristes sur son territoire. Les islamistes, qui nient être responsables des enlèvements, ont répliqué, promettant des «conséquences à domicile» pour les Kényans. La forte explosion survenue mercredi à Mogadiscio (capitale de la Somalie) près du ministère des Affaires étrangères, non loin de la Présidence, où deux ministres kényans se trouvaient en visite, est un avertissement encore plus concret.

Source : Libération.fr