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Somalie : la piraterie, c''est bon pour l''économie

15 janvier 2012, 00:00

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Somalie : la piraterie, c''est bon pour l''économie

Depuis plusieurs années, la piraterie fait rage en Somalie. Pourtant BBC News indique que ces activités stimulent l’économie du Puntland, une région du nord-est de la Somalie.

En effet, une étude du think tank anglais Chatham House démontre que l''''action des pirates somaliens joue un rôle important dans la croissance économique de cette région au détriment des zones côtières où se font les actes de pirateries.

Anja Shortland, auteur du rapport, déclare qu’en 2009, les pirates ont gagné 70 millions de dollars (55 millions d''euros) grâce aux rançons. C’est plus de cinq fois le budget de la région semi-autonome du Puntland, où la plupart des pirates sont basés et presque le double des exportations de bétail de la Somalie.

Selon une autre étude des Nations Unies que la rapporteuse cite, environ 30% de l''argent des rançons va au pirates, 10% est utilisé pour des cadeaux adressés aux communautés côtières qui accueillent les pirates et 50% aux financeurs qui sont généralement basés à l’étranger.

Shortland a également analysé des images satellite de haute résolution de la région et observé les émissions de lumière durant les années 2000. Les images de nuit indiquent une nette augmentation des émissions de lumière à Garowe et Bosasso, principaux centres du Puntland. Grâce au développement de la région, la consommation électrique augmente.

Au vu des images satellite, on s’aperçoit également que la région de Garowe a presque doublé en superficie entre 2002 et 2009. Des habitations et des zones commerciales et industrielles se sont développées. De nombreuses maisons ont été construites ou réparées à cette époque.

Dans les provinces pirates, on observe aussi une hausse des salaires nominaux, une augmentation plus importante que dans les autres régions. Dans la province du Nugal, le salaire est passé de 40.000 shillings somaliens (19.25 euros) en 2005 à 120.000 shillings somaliens (57.75 euros) en 2011.

En réponse à ces actes de piraterie, une force navale internationale a été établie, rendant plus difficile la tâche des criminels. Cela a provoqué une augmentation de la violence dans les attaques. «La solution au problème de la piraterie serait d’utiliser la déception des communautés côtières, qui n''ont pas accès aux bénéfices économiques que génère la piraterie, et leur offrir une alternative qui leur apporterait de plus grands bénéfices que l’accueil des pirates».

Selon l’ONG Ecoterra international group, au moins 40 navires et plus de 400 otages sont toujours détenus en Somalie.