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Sex toys : l’État dans tous ses états…

11 août 2013, 21:33

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Sex toys : l’État dans tous ses états…

Vibro masseurs, godemichés, culottes qui vibrent ou encore poupées gonflables… A Maurice, la vente de ces «jouets» destinés aux adultes n’est pas autorisée mais ce n’est pas pour autant que les Mauriciens ne s’y intéressent pas.  

 

Ils sont classés dans la catégorie des «obscene materials», qui ont trait à la pornographie, à Maurice. Mais ce n’est pas pour autant que les Mauriciens ne s’intéressent pas aux sex toys. À l’instar de ce couple originaire de Grand-Gaube, qui avoue avoir déjà importé, à travers Internet, des objets sexuels.

 

«J’ai fait venir un godemichéavec des tétons en plastique aux extrémités et vibromasseur intégré», confie la femme. Et comment a-t-elle fait pour détourner la vigilance des autorités mauriciennes ? «Les fabricants ont eu une astuce. L’appareil est encastré dans un livre. Personne ne peut s’en douter, c’est pourquoi je n’ai pas eu de problème avec la douane …» Et d’ajouter : «Cet objet a sauvé mon couple. On avait besoin de changer et de casser la routine.»

 

 «Partout dans les pays modernes, l’on parle de sexual well being. L’on reconnaît que c’est une étape fondamentale pour se sentir bien moralement. Si des gens utilisent ces objets pour se procurer du plaisir, où est le problème?», se demande, poursa part, Kentis Sooriamoorthy,pharmacien. Il est d’avisque le Pharmacy Board, quidépend du ministère de laSanté, «a des problèmes plus importants à régler, comme la vente de psychotropes ou de sirop contre la toux». Dans«certaines  pharmacies, le prix d’un flacon d’anti-tussif peut atteindre Rs 800 au marché noir. Et ces pharmaciens continuent à en vendre illégalement. Je trouve ce problème plus urgent.»

 

 Idem en ce qui concerne les médicamentsdétournés deleur usage, tel le Pregaballin, qui est utilisé comme psychotrope. Pour en revenir aux sex toys, «les vendre au vu et au su de tous ou les mettre en vitrine dans des pharmacies n’est peut être pas la solution», concède Kentis Sooriamoorthy. «Il faudrait protéger les enfants car certains de ces objets ont des formes très explicites. Mais je pense que les adultes devraient y avoir accès.»

 

Pour Nicolas Ritter, «ce que des gens choisissent de faire dans leur intimité ne regarde personne et surtout pas l’État».

 

Sollicitée pour une réaction, une source au ministère de la Santé avance que les pharmacies ne sont pas censées écouler des sex toys. «Ce n’est pas leur but principal. Et d’ailleurs, l’on ne connaît pas la provenance de ces objets ni la matière dans laquelle ils sont fabriqués. Cela peut être dangereux pour la santé.»