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Sept ans après son licenciement «injustifié», elle attend que justice soit faite

1 septembre 2012, 00:00

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Sept ans après son licenciement «injustifié», elle attend que justice soit faite

Yean Lam Kin Cheung (photo), 39 ans, n’en démord pas. Cette ex-enseignante de Food Production au Mauritius Institute for Training and Development a été licenciée le 11 novembre 2005, jour de la mort de son père.

La raison évoquée par la direction : des manquements au niveau de son travail. Or, Yean Lam est persuadée qu’elle a été congédiée pour une toute autre raison. Quelques mois auparavant, elle avait déposé une plainte pour harcèlement sexuel à la police. Son harceleur, Ravin Aubeeluck, ne serait autre que son collègue et superviseur.

Durant ces sept dernières années, Yean Lam a multiplié les démarches auprès de différentes institutions afin d’obtenir justice. Elle est épaulée par Georges Ah Yan, président du Forum Des Citoyens Libres (FCL). «Nous avons sollicité le ministère du Travail, l’Attorney General et nous avons même écrit une lettre au Premier ministre mais rien n’a été fait», s’indigne celui-ci.

C’est en mai 2000 que cette ancienne élève du collège de Lorette de Curepipe intègre la MITD. «La direction m’a fait savoir que je serai employée sur contrat pour une période de deux ans, avec possibilité de renouvellement si ma performance s’avère satisfaisante», explique Yean Lam. En 2002, la MITD renouvelle son contrat pour une période additionnelle de deux ans.

Cependant, les problèmes commencent en 2003. L’enseignante devient la cible de blagues de mauvais goût. Elle se fait régulièrement insulter et humilier, surtout, selon ses dires, par son superviseur, Ravin Aubeeluck. Ce dernier s’amuserait même à lui envoyer des messages à caractère sexuel sur son cellulaire. Le 6 mai, elle apprend de la MITD que son contrat sera «prolongé exceptionnellement» pour 6 mois. Il est toutefois recommandé qu’elle soit ponctuelle et qu’elle maintienne le bon niveau des classes. Entretemps, Yean Lam écrit au directeur de la MITD, souhaitant savoir ce qui lui est reproché, étant donné qu’elle n’a reçu aucune plainte par rapport à son travail ou à son comportement. La lettre restera sans réponse.

Ne pouvant plus tolérer les messages de Ravin Aubeeluck, le 5 août, elle consigne une déposition pour harcèlement contre ce dernier au poste de police de Phoenix. Le harceleur écopera d’un avertissement. C’est lui-même qui sera chargé de soumettre un rapport de recommandation sur Yean Lam. Rapport décisif qui déterminerait si son contrat à la MITD serait renouvelé ou pas. Le 11 novembre 2005, l’enseignante apprend que l’établissement mettra fin à son contrat dans 3 jours mais que cette fois-ci, il ne serait pas renouvelé. «Selon le MITD Act et comme mentionné dans mon contrat, la MITD aurait dû me donner un préavis d’un mois. Et comment se fier à un Judge and Party Report écrit par mon harceleur ? Ce jugement est partial», clame Yean Lam. Depuis, elle a sombré dans la dépression. «Je survis grâce au soutien que m’apportent ma famille et mes amis, mais ce n’est pas facile. Je souhaite réintégrer la MITD et retrouver la vie d’avant», lâche-t-elle.