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Secteur sucre : La MSPA choisit le tribunal, plutôt que l’augmentation salariale de 20 %

8 juin 2010, 00:00

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Secteur sucre : La MSPA choisit le tribunal, plutôt que l’augmentation salariale de 20 %

La Mauritius Sugar Producers’ Association (MSPA) accepte les termes du rapport de la Commission de conciliation et de médiation (CCM), hormis la suggestion d’accorder 20% d’augmentation salariale aux laboureurs et artisans. Elle souhaite dissoudre le deadlock au niveau de l’Employment Relations Tribunal, comme le recommande le rapport du Professeur Torul.

C’est ce qui ressort d’une conférence de presse organisée par la MSPA, en ce 8 juin, à la Plantation House, Port-Louis. Les représentants de la MSPA présents étaient Jacques d’Unienville, président de l’association, Gilbert Espitalier-Noël, premier vice-président, Jean Li, directeur de la MPSA, ainsi que Mario Antonio, directeur des Ressources Humaines de l’établissement sucrier de Beau Champ.

Selon la MSPA, l’unique recommandation» du rapport de la CCM, soumis par cette commission le 4 juin, est que les deux parties, soit quatre syndicats de l’industrie sucrière (la SILU, l’UASI, l’AGWU et l’OAU) et  la MSPA, aient recours à l’Employment Relations Tribunal. Les propriétaires d’établissements sucriers ont annoncé, en ce 8 juin, qu’ils adhèrent à cette recommandation.

Jacques d’Unienville a aussi rappelé, aujourd’hui, que la suggestion de concéder 20% d’augmentation salariale aux laboureurs et artisans de l’industrie sucrière, n’est pas nouvelle. Le Professeur Ved Prakash Torul, qui préside la CCM, avait déjà fait cette recommandation à un moment donné pendant les discussions, mais celle-ci n’avait été acceptée par aucune des deux parties.

Pour sa part, la MSPA avait alors justifié son refus d’accorder un tel pourcentage d’augmentation en affirmant que «dans le contexte économique actuel, 20% n’est pas envisageable» car, «mettrait en péril la survie du secteur».

«Aujourd’hui, la position de la MSPA n’a pas changé sur ce point. D’autant plus que la situation au sein de l’industrie sucrière a empiré, depuis le début de l’année, avec la crise de l’euro. Sans oublier la baisse de 36% de l’Union Européenne», déclare le président de la MSPA.

De son côté, Jean Li a précisé que le calcul du rapport de la CCM pour suggérer une hausse salariale de 20% est basé seulement sur les salaires de base des laboureurs et artisans, «sans prendre en compte les divers avantages extra salariaux, commissions, allocations et le «take-home pay» de ces derniers.

De surcroît, la MSPA a tenu à apporter des éclaircissements au sujet des dividendes distribuées aux actionnaires de l’industrie sucrière de 2008 à 2009– argument souvent utilisé par les quatre syndicats de l’industrie sucrière pour soutenir qu’une augmentation salariale de 20%, voire de 35%, est tout à fait possible.

«Ils pensent que ces Rs 1,4 milliards de dividendes viennent indiquer que l’industrie sucrière a une santé financière brillante. Mais cette somme ne représente qu’1,6% du capital investi dans le secteur. S’il est vrai qu’il faut rémunérer les employés, il est aussi vrai qu’il faille rémunérer les actionnaires. Et les dividendes, c’est la seule rémunération qu’ils reçoivent. D’ailleurs, si l’on ramène ce chiffre par entreprise, il est loin d’être important comparé à la taille de ces entreprises», souligne Gilbert Espitalier Noël.