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Saisie de poissons impropres à la consommation:les inspecteurs soupçonnent un trafic

15 janvier 2014, 08:01

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Saisie de poissons impropres à la consommation:les inspecteurs soupçonnent un trafic

120 kilos de poissons saisis en un jour à la foire de Plaisance ainsi qu’au marché de Rose-Hill. Raison: ils n’étaient pas frais, comme le sous-entendaient les vendeurs. Ces poissons avaient été, en fait, congelés puis décongelés pour être mis en vente. Les  inspecteurs soupçonnent l’existence d’un trafic.

 

Joli coup de filet réalisé par les inspecteurs du bureau de l’inspectorat sanitaire de Rose-Hill. Ils ont saisi, en un jour, 120 kilos de poissons impropres à la consommation à la foire de Plaisance ainsi qu’au marché de Rose-Hill.

 

«Le premier pesage sur la balance des marchands indiquait 132 kilos», soutient un officier de l’inspectorat sanitaire. Ce qui indique, poursuit-il, que les mesures qu’ils ont prises étaient faussées. Et de préciser qu’officiellement, 120 kilos de poisson ont été saisis.

 

«Nous soupçonnons l’existence d’un trafic», explique notre source. Raison pour laquelle, dit-il, ils vont renforcer l’équipe d’inspection en travaillant conjointement avec le ministère de la Pêche et les inspecteurs de la mairie de Beau-Bassin- Rose-Hill.

 

Parmi ceux qui ont été pris en flagrant délit, deux marchands à la foire de Plaisance, qui vendaient du poisson à bord de leur van. La saisie s’élève à 67 kilos. «Ils vendaient du thon alors que les marchands du marché vendaient du poisson capitaine», précise notre source.

 

Pourquoi ces poissons étaient-ils impropres à la consommation ? «Ils avaient été congelés puis décongelés pour être mis en vente, faisant croire aux consommateurs qu’il s’agissait bien de poissons frais», explique l’officiel de l’inspectorat sanitaire.

 

Mais une question demeure : à quoi reconnaît-on un poisson qui n’est pas frais ? Certaines caractéristiques ne trompent pas, précise notre source. Selon elle, s’ils sont frais et mis à la vente, les poissons sont ordinairement posés sur de la glace. Si tel n’est pas le cas, lance l’officiel, il vaudrait mieux réfléchir à deux fois avant d’en acheter. Par ailleurs, «un poisson frais a toujours ses écailles en général». Qui plus est rien que par sa couleur l’on peut dire «s’il est frais ou pas», soutient l’officier de l’inspectorat sanitaire.

 

Quid du contrôle des autorités ? Des inspections se font quotidiennement à travers l’île, indique notre source. C’est ce qui permettrait de repérer les hors-la-loi, tout en effectuant des saisies si nécessaire. Sans compter des plaintes que reçoit le ministère de la Santé.

 

«Nous nous rendons sur place pour vérifier directement les congélateurs des marchands», explique l’inspecteur. Le hic est que la plupart des inspections se font le jour alors que certains marchands éteignent leurs appareils durant la nuit. Un des signes avant-coureurs qu’un réfrigérateur a été éteint puis rallumé : quand la formation de glace n’est pas uniforme, indiquant de fait un changement de température.

 

Il existe, selon l’officier, une fausse perception des gens à l’effet que la température basse du réfrigérateur tuerait des bactéries. Ce qui est totalement faux, s’insurge-t-il. «La basse température empêche uniquement la multiplication des bactéries. Le changement fréquent de température augmente, lui, considérablement le nombre de bactéries», explique notre source.

 

Pour le ministre de la Pêche Nicolas Von-Mally, rien n’excuse ces subterfuges. «Même pas le manque de poissons dans le lagon. Les pêcheurs peuvent aller en dehors du lagon pour pêcher», souligne-t-il. Sans compter «l’aquaculture qui prend de l’essor».