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Royaume Uni : Tony Blair ne regrette pas l''engagement dans la guerre en Irak

2 septembre 2010, 00:00

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Royaume Uni : Tony Blair ne regrette pas l''engagement dans la guerre en Irak

Tony Blair ne regrette aucunement l''''engagement du Royaume-Uni en Irak, même s''il dit avoir pleuré pour les victimes du conflit.

Dans ses Mémoires publiés, le mercredi 1er septembre, l''ancien Premier ministre britannique revient sur cette décision marquante que lui reprochent nombre de ses compatriotes.

Paru dans une dizaine de pays, l''ouvrage intitulé en anglais "A Journey" (Un voyage) évoque également ses relations difficiles avec son successeur Gordon Brown, ses rencontres avec la reine Elizabeth II, et révèle le rapport à l''alcool de l''ex-dirigeant travailliste, resté au pouvoir pendant dix ans.

La décision d''intervenir en Irak demeure l''héritage le plus controversé de Tony Blair. Un héritage qu''il ne renie pas.

"Je (...) regrette de toutes les fibres de mon être la perte de ceux qui sont morts", "les larmes, bien qu''il y en ait eu beaucoup, ne suffisent pas à exprimer mon regret". Mais, ajoute-t-il, "sur la base de ce que nous savons maintenant, je continue de penser que laisser Saddam (Hussein) au pouvoir était un plus gros risque pour notre sécurité" que de faire chuter son régime, "je ne peux pas regretter la décision" d''entrer en guerre, écrit-il.

L''homme qui fut surnommé par certains le "caniche" de George W. Bush pour sa tendance à suivre la politique de l''ex-président américain, qualifie ce dernier d''homme intègre, voyant en lui un "véritable idéaliste".

Il est en revanche beaucoup plus froid avec son rival et successeur à la tête du gouvernement, Gordon Brown, rouvrant à cette occasion des blessures politiques. A ses yeux, son ex-ministre des Finances était un homme "fort, compétent, brillant" -des "qualités que je n''ai jamais cessé de respecter", dit-il- mais aussi "difficile" et parfois "exaspérant". "Calcul politique, oui. Sentiments politiques, non. Intelligence d''analyse, absolument. Intelligence émotionnelle, zéro", lance Tony Blair dans une formule assassine pour décrire Gordon Brown, qui a perdu le pouvoir avec le Labour à l''issue des élections de mai dernier.

L''ex-Premier ministre revient aussi en détail sur ses relations avec la reine Elizabeth II après la mort de la princesse Diana en 1997, quand le soutien à la monarchie avait perdu de ses couleurs. Il explique avoir tenté d''obtenir de la reine qu''elle fasse une déclaration publique, et s''être inquiété qu''elle le trouve "présomptueux". Pour sa part, dit-il, elle était "un peu hautaine".

Dans un autre passage, Tony Blair évoque son rapport à l''alcool, soulignant qu''il buvait un "whisky ou un gin tonic" à l''apéritif, puis "deux verres de vin, voire une demi bouteille au dîner". Et de confier que s''il pensait contrôler sa consommation, il avait conscience que l''alcool était devenue un "soutien".

Les librairies britanniques ont fait état d''un vif intérêt pour son livre. L''ex-chef du gouvernement britannique, qui aurait reçu la somme de 4,6 millions de livres sterling (5,5 millions d''euros), a annoncé avant même sa parution qu''il ferait don des recettes à une organisation caritative venant en aide aux soldats blessés.

Considéré aux Etats-Unis comme un allié important mais très critiqué dans son pays, l''homme qui assure aujourd''hui le rôle de représentant du Quartette pour la paix au Proche-Orient (Etats-Unis, UE, ONU, Russie) devait fêter la sortie de l''ouvrage le mercredi 1er septembre, à Washington, où il est présent pour la reprise des pourparlers de paix israélo-palestiniens.

Tony Blair a expliqué qu''il avait souhaité "écrire un livre qui décrit les dimensions humaines tout autant que politiques de la vie de Premier ministre".

Porté au pouvoir en 1997 par une vague d''enthousiasme populaire, il a quitté les habits de chef de gouvernement dix ans plus tard, honni par beaucoup pour avoir lancé le Royaume-Uni dans la guerre en Irak et considéré comme un handicap par bon nombre de travaillistes.

Aujourd''hui âgé de 57 ans, il a démissionné en juin 2007 après un passage au 10 Downing Street, marqué par un accord de paix historique en Irlande du Nord, la guerre profondément impopulaire en Irak et la poursuite du conflit en Afghanistan.
Des groupes pacifistes ont annoncé qu''ils manifesteraient lors des séances de dédicace de Tony Blair prévues à Dublin, en Irlande, samedi et à Londres le 8 septembre. Des rendez-vous qui doivent donner lieu à un dispositif de sécurité drastique.

La sortie du livre ‘A Journey’ présenté par son éditeur Random House comme le récit "sincère et franc" d''une vie au sommet du pouvoir, se double de la diffusion d''un livre électronique et d''une version audio lue par Tony Blair en personne. Mercredi, l''ouvrage pointait en tête de la liste britannique des meilleures ventes d''Amazon.

(Source : AP)