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Roche-Bois : Des « Role Models » parlent de leurs expériences aux jeunes

16 août 2010, 00:00

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Roche-Bois : Des « Role Models »  parlent de leurs expériences aux jeunes

Quatre personnalités ont, à l’invitation du Mouvement pour le Progrès de Roche-Bois,  fait part de leurs expériences de vie à des jeunes pour les sensibiliser à la nécessité de persévérer afin de réussir.   

Dans le cadre de son action auprès des jeunes défavorisés, le Mouvement pour le Progrès de Roche-Bois (MPRB) organise depuis deux semaines des activités à l’intention des jeunes de ce quartier pauvre de la banlieue portlouisienne. L’organisation non-gouvernementale gère une école complémentaire à  l’intention des enfants issus des familles démunies.

Il y a une semaine, se tenait au centre de l’Apostolat de la Mer, dans la zone du Port-franc à Roche-Bois, une rencontre entre quelques « Role models » et des jeunes  de la région. Les organisateurs avaient invité trois personnalités à parler de leur expérience de vie aux enfants de Roche-Bois.

Cela dans le but de sensibiliser les  jeunes à la nécessité de l’effort pour réussir leurs  projets académiques. Lors de cette rencontre, les intervenants, tous issus des milieux précaires ont évoqué leurs parcours parsemés de difficultés mais aboutissant à de belles réussites.

C’est ainsi que Claude Narain, professionnel de l’hôtellerie et Directeur de Constance Academy, le chanteur Dave Marimootoo, finaliste de l’émission Nouvelle Star sur la chaîne de télévision française M6, Jacqueline Saint-Médar, Mauricienne établie en France et journaliste web, à l’hebdomadaire français Le Point et Goolam Cader Ally, formateur et culturiste, ont fait part de leur parcours professionnel à l’auditoire composé de jeunes.

Claude Narain a raconté comment enfant, il a vécu dans des longères à  Mahébourg après que sa maison eut été détruite par le cyclone Carol. Il a, par la suite, eu le malheur de perdre son père alors qu’il n’avait pas 12 ans. Il a appris ses leçons à la lueur d’une bougie. Après avoir réussi sa School Certificate, il est entré au Vatel comme plongeur. Ensuite, il reçoit une bourse d’études pour apprendre le management hôtelier. Aujourd’hui, Claude Narain qui parle plusieurs langues dont l’italien et l’allemand reconnait qu''il a eu une carrière bien remplie. Il a été plusieurs fois directeur de grands établissement hôteliers.  

Jacqueline Sant-Médar a aussi eu un parcours difficile. Elle a confié avoir quitté l’école à la troisième année du secondaire, faute de moyens pour payer ses frais de scolarité. Elle a, par la suite, pris de l’emploi dans une usine de confection dans la zone franche. Puis, elle tente l’aventure en France. Là, elle fait des petits boulots : baby-sitter et garde malade. Mais elle continue à apprendre, décroche des diplômes et parvient à se faire embaucher à l’hebdomadaire Le Point où elle est, aujourd’hui, journaliste-web.

Goolam Cader Ally a lui aussi connu  un parcours semé d’embûches. Orphelin très jeune, il a pu, au prix de sacrifices et d’efforts, terminer ses études et devenir enseignant. Plus tard, il est devenu le professionnel de Keep Fit reconnu qu’il est après avoir beaucoup lutté.

Dave Marimootoo a eu une enfance moins difficile. « Mais, ne croyez pas que tout était facile », a-t-il dit aux jeunes. A un moment habitant chez ses grands-parents à Barkly, il a dû faire face à des difficultés. Toutefois en  s’appliquant dans ses études, il a pu réussir son Higher School Certificate en une année. Le cursus normal est de deux ans. Les jeunes ont appris avec surprise que Dave est chanteur à temps partiel. Il ingénieur de profession après des études universitaires en Afrique du Sud.

Les invités ont fait comprendre aux jeunes qu’une personne peut toujours réussir, même si elle est issue des milieux modestes. Seulement, il faut travailler dur et avoir foi dans son potentiel.

Lors de la rencontre Goolam Cader Ally a accordé trois bourses d’études dans une école de culture physique en Chine. Ainsi trois enfants de Roche-Bois se rendront ne Chine à la fin de l’année. Ils passeront un an et demi dans un institut de formation.

Jacqueline Saint-Médar a pour sa part remis un lot de livres et de matériels scolaires destinés aux 200 enfants fréquentant l’école complémentaire du MPRB. Ce don est un soutien que ses collègues du journal Le Point veulent offrir à ces enfants de Roche-Bois. D’autres actions de solidarité viendront s’y ajouter à l’avenir.

Quant à Claude Narain, il a offert une formation aux métiers de l’hôtellerie à six jeunes de Roche-Bois. Les cours  sont assurés à la Constance Academy.

Les 200 jeunes ont également eu droit à un camp de formation financé par ABC Motors et à un déjeuner offert par la journaliste du journal Le Point. 

Les membres du MPRB s’activent depuis dix-sept ans pour améliorer les conditions de vie des plus démunis à Roche-Bois.  « En 1993, l’association  voit le jour suite à une marche de protestation des habitants de Roche-Bois contre la décision du Conseil Municipal de Port-Louis de remplacer un espace vert de la région par un bâtiment. La  mobilisation a donné lieu à une prise de conscience et un engagement pour améliorer la situation socio-économique des habitants du quartier », explique Lindsay Morvan un des fondateurs du mouvement.

L’association  bénéficie de l’aide du gouvernement, celle de la Municipalité de Port-Louis et de la NGO Trust Fund qui dernièrement a offert à une jeune fille de Roche-Bois, une bourse complète à l’Université de Maurice.