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Repas de fête: la chasse au tang est ouverte

31 décembre 2013, 14:43

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 Repas de fête: la chasse au tang est ouverte

«Fode met li lor latab pou gayn konpran lane la…» Consommer du «tang» pour les fêtes de fin d’année est, en effet, une tradition pour de nombreux Mauriciens. Très recherché, le petit mammifère se vend entre Rs 100 et Rs 200.

 

Un repas de fête sans tang n’a pas de saveur, pour Kersley Émilie, un habitant de Belle-Rive, tout comme bon nombre de Mauriciens.À tel point que ce petit mammifère insectivore, qui se terre dans les bois et les champs, notamment, se fait de plus en plus rare. La faute au «nombre croissant de maisons en construction qui fait fuir ces bêtes», souligne Kersley Émilie. «C’est dommage.»

 

Quoi qu’il en soit, manger du tang pour les fêtes de fin d’année demeure une tradition. Alors que certains en achètent, d’autres préfèrent encore les chasser. À l’instar de Jeff Edley, un habitant de Pamplemousses âgé de28 ans.«Je préfère aller les chercher au fond de leur terrier. Mais des fois, on n’en trouve pas alors nous en achetons.»

 

Les prix ? Entre Rs 100 et Rs 200 par bête.«Si elles sont déjà nettoyées, cela coûte dans les Rs 250.» Pour satisfaire le palais de trois personnes, il en faut au moins trois.

 

Les chasseurs, eux, doivent se munir de deux outils indispensables s’ils ne veulent pas rentrer bredouille. Il s’agit du «tole» et du «frang». Le premier est un gourdin, épais et lourd, alors que le second est un objet fait maison comprenant un long bâton au bout duquel est attaché un crochet ou un hameçon. «Il suffit d’enfoncer le frang dans le terrier du tang, l’accrocher et le faire sortir. Ensuite, un coup de tole sur la tête et le tour est joué… » précise Jeff Edley.

 

D’autre part, pour ceux qui chassent la nuit, la technique est différente. Puisqu’il est impossible de voir les trous où se terrent ces mammifères, ce sont les chiens qui prennent la relève. «Ils sont entraînés pour la chasse au tang. Ils aboient dès qu’ils s’approchent des terriers, cela nous facilite la vie», précise Kersley Emilie.

 

En ce qui concerne la préparation, c’est le salmi qui est la plus prisée. «Il faut mélanger beaucoup d’épices, de la cannelle, des clous de girofle et du piment sec», confie Kersley Edley. Une fois que le tang aura mariné pendant quelques heures et qu’il a été cuit, il ne reste plus qu’à le déguster avec un peu de riz chaud…