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Relaxé, le caporal Beeharry de nouveau poursuivi pour viol

14 avril 2007, 00:00

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Le caporal Sateedarnand Beeharry, affecté à la Special Mobile Force (SMF), se croyait lavé de tout blâme dans un cas de viol d?une adolescente qui remonte à 18 ans, soit en 1989. Mais son soulagement aura été de courte durée. La Cour suprême a demandé que le procès soit de nouveau entendu.

La cour intermédiaire avait accordé un non-lieu au suspect, à la demande de son avocat qui plaidait l?abus de procédure. Mais le Directeur des poursuites publiques (DPP) a fait appel à la Cour suprême. Les juges ayant tranché en faveur du DPP, le caporal Beeharry sera de nouveau poursuivi devant la cour intermédiaire pour ce cas de viol d?une adolescente de 13 ans.

C?était en 1989. Une mineure de 13 ans, élève d?un collège de Phoenix, ne rentre pas chez elle après les heures de classe. Le 28 mai de cette année-là, sa mère rapporte sa disparition à la police de Vacoas. Deux jours plus tard, son père, un policier, consigne une déposition à l?effet que sa fille a eu des relations sexuelles avec le suspect, sans mentionner qu?elle n?était pas consentante. Puis, il demande qu?aucune action ne soit prise contre le caporal de la SMF.

Quelques jours plus tard, l?adolescente réapparaît chez son grand-père, à Eau-Coulée. Elle raconte qu?elle était en compagnie du caporal Beeharry. Une action départementale est initiée le 26 juin 1989 contre le caporal qui est alors transféré du lieutenant mess à la rifle unit.

Treize ans plus tard, le 5 août 2002, la victime, âgée de 26 ans, consigne une déposition contre le caporal Beeharry au poste de police de Vacoas. Elle l?accuse de viol, commis en mai 1989 dans un lit, dans une chambre du lieutenant mess.

Au cours de l?enquête, l?adolescente a montré à la police la salle de bains à la Warrior?s Retreat de la SMF, qu?elle dit avoir utilisée avec le consentement du caporal. Mais elle n?a pu désigner l?endroit où elle allègue avoir été violée.

Le lendemain de sa déposition, le 6 août 2002, elle refuse d?être examinée par un médecin légiste, arguant qu?elle l?a déjà été en 1989 par le Dr Surnam. Mais le rapport médical n?a pu être retracé et le 20 août 2002, elle est examinée par le Dr Mohungroo. Le même jour, elle est examinée par le Dr Sorefan, psychiatre, lequel diagnostique un état dépressif depuis l?affaire du viol.

Le caporal, lui, nie les allégations portées contre lui. Le procès débute en cour intermédiaire et l?avocat de l?accusé, Me Yatin Varma, présente une motion pour que le procès soit rayé pour cause d?abus de procédure. Son argument repose sur le délai de 13 ans. Les magistrats entendent les arguments de l?accusation et de la défense et penchent pour la défense. L?accusé bénéficie alors d?un non-lieu.

Mais le DPP conteste ce verdict par voie d?appel en Cour suprême et les juges Premila Balgobin et Saheeda Peeroo acceptent son point de vue. Elles écrivent : «As matters stand, it is more likely that the administration of justice would be brought into disrepute by their premature decision to stay proceedings, depriving the complainant of her right to have her complaint duly tested before a court of law.»

Le caporal Beeharry sera donc de nouveau poursuivi devant la cour intermédiaire.