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Rashid Beebeejaun : « Nous avons suffisamment de ressources en eau…»

7 décembre 2010, 00:00

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Rashid Beebeejaun : « Nous avons suffisamment de ressources en eau…»

Le dernier jour des débats budgétaire se tient ce mardi 7 décembre au Parlement. Les trois orateurs de la journée, Rashid Beebeejaun, Xavier-Luc Duval et Alan Ganoo, sont revenus sur les sujets d’actualité : fourniture d’eau, Maurice Ile Durable (MID) et le CSR.

Il prend tout le monde à contre-pied. Alors que les Mauriciens se plaignent du manque d’eau, Rashid Beebeejaun explique que Maurice a suffisamment de ressources pour une durée indéterminée.

« Nous avons suffisamment de ressources d’eau jusqu’à un futur proche ». C’est ce qu’indique le vice-Premier ministre et ministre de l’Energie et des Services Publics, dans son discours sur le budget, sans vraiment préciser la durée de ce « futur proche ».

Rashid Beebeejaun explique disposer de ces informations à partir d’un rapport rédigé par un expert singapourien à l’effet que le pays sera pourvu en eau pendant encore un bon bout de temps. Celui-ci annonce qu’un comité a été créé au sein de la Central Water Authority (CWA) pour se pencher sur l’approvisionnement en eau dans le pays,

Dans son discours, Rashid Beebeejaun a indiqué que des 45% de la fourniture d’eau destinée aux planteurs, seulement 5% leur reviennent. Autre chiffre inquiétant, selon lui, 4% de la fourniture globale en eau est distribuée pour la production de l’énergie électrique. « Il est clair qu’une trop grosse quantité d’eau va ailleurs. Trop c’est trop ! », a lancé le vice-Premier ministre. Ce dernier a aussi mis en garde à ceux qui font la collecte d’eau en toute illégalité.

De son côté, le vice-Premier ministre et ministre de l’Intégration sociale, Xavier-Luc Duval, a tenu à mettre les points sur les «i» quant au fonds du programme de responsabilité sociale des entreprises – Corporate Social Responsibility (CSR) - , qui vise à verser 2% des profits des firmes aux ONG et autres organisations. « Il faut savoir que les fonds recueillis au CSR sont, par la suite, divisés en deux parties égales. L’une va directement au sein des ONG, tandis que l’autre partie contribue au domaine du logement, dans des programmes de combat contre la pauvreté et pour le développement de l’enfant », explique le ministre.

Commentant le Budget 2011, Xavier-Luc Duval répond à l’opposition en soutenant être fier qu’il s’agisse d’un budget de continuité. « Il n''''y a pas à rougir si l’opposition le dit », a fait ressortir le vice-Premier ministre, dont la majeure partie du discours était consacrée à l’importance de l’investissement étranger à Maurice.

« Rs 11 milliards ont été engrangées en 2010. Nous prévoyons que ces investissements connaîtront une hausse dans les années à venir », a indiqué Xavier-Luc Duval, soulignant que du temps où l’opposition était au pouvoir, «les investissements étrangers étaient de Rs 2 milliards ».

Cette journée de mardi a aussi été marquée par l’intervention du député du Mouvement Militant Mauricien (MMM), Alan Ganoo, qui considère que les membres du Mouvement Socialiste Mauricien  (MSM) se sont bien gardés de dire que le Budget 2011 est celui de la continuité. De ce fait, Alan Ganoo soutient que le MSM est embarrassé des termes « budget de continuité ».

Initialement, c’est le leader de l’opposition, Paul Bérenger, qui avait déclaré que « ce budget était celui de la continuité », en ajoutant qu’il est dans la même lignée que ceux présentés par le précédent ministre des Finances, Rama Sithanen. Pour Alan Ganoo, ce budget manque de vision et de pertinence. Il a également élaboré sur plusieurs sujets, qui, selon lui, vont à l’encontre de ce qu’espérait la population. « Ce budget est censé se concentrer sur l’élimination de la pauvreté. Mais en pratique, nous voyons plutôt le contraire », a fait ressortir Alan Ganoo.

Il est aussi revenu sur le projet Maurice Ile Durable (MID). « Depuis sa création, le projet MID a connu trois changements de ministères. Je pense qu’il aurait dû rester au Bureau du Premier ministre comme cela était convenu au départ. Plus important encore, l’implication de la société est également requise dans ce projet, comme l’a clairement indiqué le Professeur Joël de Rosnay », affirme Alan Ganoo.

Ce dernier demande également la création d’un comité parlementaire, composé des membres du gouvernement et de ceux de l’Opposition. « Cela fera ressortir un signal fort à la population », estime-t-il.