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Réunion : La CCIR veut mettre des téléphériques dans les centres urbains

23 septembre 2011, 00:00

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En pleine semaine européenne de la mobilité, la CCIR sort du bois pour proposer sa grande solution face à une île surembouteillée. Jean-Bernard Caroupaye a prêché hier lors d’un séminaire dédié aux transports doux pour l’installation de téléphériques dans les grands centres urbains.

Les artères routières de La Réunion sont bouchées. Avec un parc automobile de 408 000 véhicules particuliers, seulement 7% des déplacements effectués en transport en commun et une population crescendo avec en ligne de mire un million d’habitants en 2030, le problème est des plus brûlants. Le constat est partagé par tous les acteurs (entreprises et collectivités) réunis hier lors d’un forum dédié aux transports doux et alternatifs. Le rendez-vous, organisé par l’Ademe (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie), la Deal (Direction de l’Environnement, de l’Aménagement) et la CCIR (Chambre de commerce et d’industrie) dans le cadre de la semaine européenne de la mobilité, visait à faire un tour complet des initiatives existantes et des projets à venir. Du Trans Eco express au co-voiturage en passant par les véhicules électriques (lire ci-contre), les participants avaient de quoi débattre. La CCIR, qui accueillait cette grand-messe dans ses locaux rue de Paris, a profité de l’occasion pour sortir du bois.

“Libérer du foncier”
La chambre consulaire a des idées pour « une grande révolution du transport collectif et alternatif qui soit conviviale, ludique et économique », lance Jean-Bernard Caroupaye, président de la commission transports de la CCIR. Il ajoute : « A chaque kilomètre supplémentaire de route, la saturation demeure. Il faut rompre cette fuite en avant ». Parmi les six propositions « révolutionnaires” de la CCIR, déjà présentées en juin au conseil économique et social, le transport de marchandises la nuit est systématisé, les parkings relais surveillés fleurissent, la superposition des routes (en aérien ou en souterrain) érigé en dogme. Surtout, la chambre consulaire lance l’idée de créer des téléphériques dans les grands centres urbains. Entre La Montagne et la CGSS (une idée déjà explorée par la Cinor), entre Saint-François et les Bas dionysiens, à Saint-Paul, au Tampon et même dans l’Est… Jean-Bernard Caroupaye, qui évoque une « solution tabou aujourd’hui malgré sa durabilité », est convaincu de la viabilité et de l’efficacité de cette solution.

« Le téléphérique s’adapte parfaitement à notre géographie. Il permet de libérer du foncier et peut fonctionner à l’énergie solaire ». Il est également confiant vis-à-vis de l’impact visuel alors que 40 % de La Réunion est classée à l’Unesco. Concernant le coût, qui reste à déterminer, la CCIR évoque juste un tarif du kilomètre « inférieur de 5 millions d’euros par rapport à un tramway ». Le rail est d’ailleurs érigé en solution « incontournable sur le littoral ». Bernard Caroupaye estime que ce dernier et le téléphérique sont « de véritables alternatives à la voiture, le Trans Eco express avec ses bus n’est qu’une solution à court terme ». La CCIR veut visiblement jouer un rôle dans le débat majeur des transports voire « être maître d’œuvre de certaines solutions ». Elle a propulsé ses idées dans l’arène politique même si le séminaire d’hier était censé éviter ce terrain glissant pour cause de sénatoriales imminentes

Bruno Graignic – Le Journal de l’île de la Réunion