Le Central Electricity Board (CEB) enclenche une série de projets en vue de produire encore plus d’électricité et de faire face à la demande croissante des consommateurs. Parmi ces développements d’envergure, l’on compte des projets qui s’appuient toujours sur le fossile. Pourtant, les projets verts ne manquent pas, mais les coûts restent trop élevés.

Des stratégies sont en préparation pour les dix prochaines années au CEB. Les cadres de l’organisme se penchent en ce moment sur l’élaboration d’un plan qui vise à assurer la production d’énergie à long terme. Alors que les rénovations à la station thermique de Fort-Victoria viennent de s’achever, d’autres seront bientôt enclenchées.

C’est la station thermique de St-Louis qui connaîtra bientôt des changements. En effet, le CEB projette de remplacer des vieux générateurs par d’autres qui seront, non seulement, plus puissants mais aussi plus respectueux de l’environnement. Ainsi, aux termes des travaux, la station sera capable de produire 30 mégawatts d’électricité de plus. Ce qui lui donnera une capacité totale d’environ 100 mégawatts.

Ensuite, une étude de faisabilité est en cours à la station hydraulique de Champagne. Elle est menée par des experts australiens. L’idée est de rehausser le niveau de la digue qui s’y trouve afin d’augmenter la capacité de production.

Puis, il y a aussi le projet devant relier la station de Henrietta à celle la de Combo, qui se trouve au sud de l’île, en passant par une sous-station de 66 kilovolts à Case Noyal. «Ce projet vise à assurer une production adéquate dans la région sud-ouest. Ceci dans le but d’éviter les grosses coupures de courant », explique Balraj Naroo, président du conseil d’administration du CEB.

Les initiatives dans le but de préserver l’environnement ne manquent pas. Mais le ministre de l’Energie et des Services publics, Rashid Beebeejaun, a été, on ne peut plus clair. Ce sont les coûts qui freinent ces projets écologiques, dit-il.

Rashid Beebeejaun, a lors de l’inauguration des nouvelles turbines de Fort-Victoria, affirmé que ces projets nécessitaient des investissements massifs et que les investisseurs n’étaient pas toujours prêts à payer le prix fort.

Un exemple d’initiative écologique serait le projet de création de la première centrale photovoltaïque de 10 mégawatts. L’appel d’offre a déjà été lancé. Il reste à identifier les sites susceptibles d’accueillir un tel projet et d’avoir une firme qui s’y intéresse.

Mais les choses ne semblent pas être aussi simples pour le CEB. Le président du conseil d’administration de l’organisme explique que pour chaque projet qui s’appuie sur l’environnement et les ressources naturelles, il faut toujours penser au « back-up ».

«Au CEB il nous faut penser à répondre à la demande. Par exemple, à Maurice, si nous nous fions à l’énergie solaire uniquement, il faudra penser aux jours de cyclones. Nous ne pouvons pas accepter des variations dans la production. Donc, pour chaque moment de crise, il faut que nous ayons une solution de rechange  pour assurer la fourniture », explique-t-il.

C’est la même chose pour la station éolienne. C’est Plaine-Sophie, qui se trouve dans la région de Mare-aux-Vacoas, qui pourrait accueillir un tel projet. Ce dossier est toujours à l’étude.

«Il faut être prêt à pallier aux changements du climat. Nous avons le monopole de la production et de la génération. Nous sommes conscients de l’importance de préserver l’environnement dans la production. Mais nous avons aussi des contraintes financières », poursuit Balraj Naroo.

Ces contraintes financières n’empêchent pas les cadres du CEB de continuer à songer au projet de CT Power, comme un des meilleurs qui permettrait la production de 100 mégawatts d’électricité. Ils attendent impatiemment le jugement de la Cour et espèrent pouvoir relancer ce projet qui suscite, pourtant, tant de controverses auprès des écologistes et des habitants de Pointe-aux-Caves, site choisi pour la station à charbon.