Publicité

Proche-Orient : Les Palestiniens évoquent la dernière chance pour la paix

9 mars 2010, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

La tentative de l''''émissaire américain au Proche-Orient George Mitchell pour relancer des pourparlers indirects entre Israël et l''Autorité palestinienne est l''ultime chance de reprise du processus de paix, a estimé lundi le principal négociateur palestinien.

Au même moment, Israël a annoncé la construction de 112 nouveaux logements pour les Juifs dans la colonie de Beitar Ilit, arguant que celle-ci n''est pas incluse par le "moratoire" partiel de dix mois sur de nouveaux chantiers proclamé en novembre par Netanyahu.

"Les Américains cherchent à sauver ce processus de paix avec une dernière tentative. Je pèse mes mots: c''est la dernière tentative pour démontrer qu''il s''agit d''un outil susceptible de donner lieu à des décisions entre Palestiniens et Israéliens", a dit le négociateur palestinien Saëb Erekat à la radio de l''armée israélienne.

Mitchell s''est entretenu dans la journée à Ramallah, en Cisjordanie, avec le président palestinien Mahmoud Abbas après avoir vu à deux reprises le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, dimanche et lundi à Jérusalem.

Dans un communiqué juste avant qu''il ne quitte le Proche-Orient, et publié à Washington, Mitchell se félicite de l''accord donné par Palestiniens et Israéliens à des discussions indirectes. Il ajoute toutefois que l''étendue et la forme de ces pourparlers doivent faire encore l''objet de débats.

"Nous avons commencé à discuter de la structure et de l''étendue de ces discussions et je reviendrai dans la région la semaine prochaine pour poursuivre les entretiens. Comme nous l''avons dit à de nombreuses reprises, nous espérons que cela conduira dès que possible à des négociations directes", ajoute-t-il.

"De nouveau, nous invitons les parties, et tous ceux qui sont concernés, à se garder de toute déclaration ou de toute initiative qui pourrait aggraver les tensions ou nuire à l''issue de ces discussions."

Après plus d''une douzaine de vaines navettes au cours de l''année écoulée pour tenter de relancer le dialogue direct entre les deux parties, l''émissaire du président Barack Obama au Proche-Orient escompte obtenir cette semaine leur accord pour des pourparlers indirects - dits "de proximité" - sous son égide.

Les deux parties, bien que sceptiques - de même que nombre d''observateurs -, sont désormais d''accord pour recourir à cette méthode pour tenter de raviver un processus de paix laborieux suspendu depuis l''offensive militaire d''Israël contre le Hamas à Gaza, l''hiver dernier.

Après le feu vert de la Ligue arabe, du Fatah, son propre mouvement, et de l''Organisation de libération de la Palestine (OLP), la semaine dernière, Abbas devait, selon Erekat, remettre à Mitchell ce lundi sa "réponse écrite positive" pour de tels pourparlers.

La Ligue arabe et l''OLP ont fixé un délai de quatre mois pour que ces contacts conduisent à un accord sur la création d''une Palestine indépendante sur des territoires occupés lors de la guerre israélo-arabe de 1967 - la Cisjordanie, la bande de Gaza et la partie orientale de Jérusalem.

Dans les deux camps, on pense que George Mitchell finira par obtenir un accord sur le "format" des pourparlers indirects, qui pourraient débuter sous peu à Washington ou dans une autre capitale, mais aboutir à un accord sur les frontières dans les quatre mois est une tout autre histoire.

Abbas, l''OLP et la Ligue arabe exigent qu''Israël suspende toute activité de colonisation en Cisjordanie et à Jérusalem-Est avant de reprendre d''éventuelles négociations directes, sans lesquelles aucun accord global ne sera possible.

L''approbation du nouveau chantier de construction à Beitar Ilit, alors que Mitchell est au Proche-Orient et que le vice-président américain Joe Biden y est attendu, montre que le moratoire de dix mois, décrété sous la pression de Washington, n''est qu''une "supercherie", a estimé Erekat.

"Le gouvernement israélien a commencé à poser des mines sur le chemin des négociations indirectes", a affirmé pour sa part un des hauts responsables du Fatah, Mohamed Dahlan.