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Présidentielle à Madagascar: Rajoelina réplique à la communauté internationale

15 mai 2013, 08:54

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Présidentielle à Madagascar: Rajoelina réplique à la communauté internationale

 

C’est au tour d’Andry Rajoelina, président de la Transition, d’officialiser son refus de céder à la pression de la Troïka. Il ne compte pas retirer sa candidature à la présidentielle.

 

Le président de la Transition a dévoilé sa défense. Il a rejeté la responsabilité de la situation actuelle à la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et la communauté internationale. Il a refusé de céder à leur pression.

 

«Ce n’est pas nous, les Malgaches, qui avons demandé la mise en place de la Cour électorale spéciale (CES). Nous avons déjà la Haute cour constitutionnelle, mais on nous a demandé de la créer. Que veut-on à la fin», s’est exclamé Andry Rajoelina, en marge du culte célébré pour commémorer les événements de 13 mai 1972, hier à l’Hôtel de Ville à Analakely.

 

Le président de la Transition s’est exprimé à son tour face aux critiques qui fusent contre la CES depuis la publication de la liste des candidats à la présidentielle. «C’est une structure mise en place par la communauté internationale et les signataires de la Feuille de route. À mon avis, sa décision est souveraine et n’est plus discutable (…) Elle est imposable à tous», a soutenu celui qui a enfilé pour l’occasion, un complet bleu et une cravate orange.

 

Andry Rajoelina s’est opposé à la position affirmée par la Troïka, organe de coopération de la SADC, lors de sa réunion à Cape Town, en Afrique du Sud vendredi. «Les élections que nous organisons le sont-elles pour favoriser la participation de tous ou plutôt les exclusions Celles-ci vont-elles amener l’apaisement», s’est-il demandé. «Je suis contre l’exclusion (…) Laissons les Malgaches choisir les dirigeants en qui ils ont confiance», a-t-il lancé avant d’insister sur la tenue des scrutins et les «concessions» qu’il avait faites. Il a rappelé le report des élections, le maintien de l’ordre des scrutins malgré son avis contraire, ou encore son acceptation de la liste des candidats validés par la CES.

 

Le président de la Transition a de nouveau réitéré son discours souverainiste à l’occasion du 41e anniversaire du mouvement populaire de 1972 pour contrecarrer la position du bloc économique régional. «Le peuple prend ses responsabilités quand des obstacles se dressent devant ses choix (…) et contre son indépendance et sa souveraineté», s’est écrié Andry Rajoelina face aux éventuelles réactions négatives de la communauté internationale sur les résultats des élections. Il a fait l’objet de critiques pour avoir déposé sa candidature en dehors du délai légal et pour avoir rompu son engagement de ne pas se présenter à la présidentielle.

 

Après l’ancien président Marc Ravalomanana, Andry Rajoelina a ainsi confirmé à son tour son refus de se conformer au «souhait» de la SADC. La Troïka a «exhorté» le président de la Transition, Lalao Ravalomananana, ancienne première Dame, et l’ancien président Didier Ratsiraka à «envisager de retirer leurs candidatures pour assurer le bon déroulement pacifique des élections et la stabilité à Madagascar».

 

Les partenaires techniques et financiers n’ont pas encore réagi après la réunion de la Troïka. Deux des trois candidats concernés par son appel se sont exprimés. Pour sa part, Joseph Martin Randriampionona, candidat à l’élection présidentielle, a indiqué le «droit» d’Andry Rajoelina, de Lalao Ravalomanana et de Didier Ratsiraka de s’aligner à la course à la magistrature suprême. «Il appartient aux électeurs de bien choisir le moment venu», a-t-il affirmé.