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Présidentielle à Madagascar : des candidats entrent en campagne

27 juin 2013, 15:54

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Présidentielle à Madagascar : des candidats entrent en campagne

Le front, composé d’une vingtaine de candidats à la Présidentielle, répond à Andry Rajoelina, après le refus de ce dernier de désister. Le ton monte d’un cran.

 

Se montrer et se faire entendre. Le Collectif des candidats, regroupant une vingtaine de personnalités en lice pour la course à la magistrature suprême, projette de suivre Andry Rajoelina, président de la Transition et candidat à la Présidentielle, sur son terrain.

 

«La présidente de la Com­mission électorale nationale indépendante pour la transition (CENIT) [Béatrice Atallah] avait déclaré qu’on ne peut pas encore faire de campagne électorale mais certains en font. C’est pourquoi nous allons également en faire», a indiqué Jean-Eugène Voninahitsy, lundi 24 juin, à Andrefan’Ambohijanahary.

 

Une vingtaine de candidats, du moins leurs représentants, ont fait part de leur stratégie après l’expiration de l’ultimatum qu’ils ont fixé pour le désistement d’Andry Rajoelina, de Lalao Ravalomanana, ancienne Première dame, et de Didier Ratsiraka, ex-Président. «Certaines fois, nous organiserons des meetings ensemble», a rapporté Jean-Eugène Voninahitsy, pour imiter le jeu d’Andry Rajoelina qui se lance dans une campagne électorale déguisée avec sa double casquette.

 

Le Collectif des candidats a un autre argument, quoiqu’incohérent avec le principe d’équité, pour expliquer sa décision. «Il n’existe pas encore de décret de report du scrutin», explique Jean-Eugène Voninahitsy, à la tête du groupe politique les Autres sensibilités (AS).

 

Ces candidats, dont Saraha Rabearisoa, Hajo Andrianainarivelo, Camille Vital ou encore Ny Rado Rafalimanana, choisissent de marquer leur coup en se référant au calendrier électoral «initial». Des caravanes sillonnant la ville ont été organisées pour donner corps à l’annonce. La campagne électorale devait commencer, lundi, si l’on tient compte de la date de la Présidentielle du 24 juillet.

Jean Lahiniriko explique le message véhiculé derrière le geste. «Nous ne constituons pas le blocage conduisant à la tergiversation. Il faut respecter la loi. Ce n’est pas nous qui avons accepté le report de la date du scrutin, mais au contraire, pour sa tenue le 24 juillet», tente de développer le président du Parti social démocratie pour l’unité de Madagascar.

 

Le front des candidats donne l’impression de vouloir maintenir la pression sur les trois candidats ciblés par la communauté internationale. Il essaie de se faire entendre la veille de la réunion du Groupe international de contact sur le dossier malgache, prévue le 26 juin à Addis-Abeba. Celle-ci pourrait décider des sanctions ciblées contre les trois candidats et pourrait émettre des réserves sur l’accompagnement du processus électoral en cas de maintien de ces derniers dans la liste des prétendants à la course à la magistrature suprême.

 

Alain Tehindrazanarivelo et Julien Razafimanazato rassurent la possibilité de la tenue des consultations populaires accompagnées par la communauté internationale, en cas de retrait des trois candidats. Ils semblent vouloir envoyer un message encourageant les partenaires techniques et financiers à accentuer la pression sur Andry Rajoe­lina, Lalao Ravalomanana et Didier Ratsiraka et de tenir le plus tôt le scrutin selon le souhait de la communauté internationale.

 

Le front des candidats engage ainsi le fer contre les trois candidats dénoncés. Il tente de pousser le régime à la faute en prenant le risque de jouer le jeu d’Andry Rajoelina faute d’apaisement avant les consultations populaires.

 

Florent Rakotoarisoa, ministre de l’Intérieur proposé par les AS, rappelle pourtant l’officialisation du report du premier tour de la Présidentielle. «C’est la CENIT qu’on attend pour l’établissement d’un nouveau calendrier», a-t-il indiqué avant de préciser l’«illégalité de l’organisation d’une propagande dans la mesure où la date du 24 juillet ne tient plus». Il se réfère à la Cour électorale spéciale pour «prendre les mesures» face à tout non-respect des textes.