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Premières fissures en Pologne après la mort de Kaczynski

14 avril 2010, 00:00

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Premières fissures en Pologne après la mort de Kaczynski

Les premières fissures dans l''''unité nationale sont apparues mercredi en Pologne quatre jours après la disparition du président Lech Kaczynski, qui sera inhumé dimanche dans la cathédrale de Wawel, le "Panthéon" polonais de Cracovie.

Ce choix, rendu public mardi par l''archevêque de l''ancienne capitale royale, Mgr Stanislaw Dziwicz, fait polémique s''agissant du très conservateur chef de l''Etat, tué dans un accident d''avion qui a décapité l''état-major et une partie de l''élite du pays.

Wawel est normalement réservé aux héros de la nation polonaise, à ses poètes et à ses rois. Un aréopage de dirigeants étrangers, dont Barack Obama, Dmitri Medvedev, Angela Merkel et Nicolas Sarkozy, feront le voyage de Cracovie.

Mardi soir, un demi-millier de personnes ont manifesté bruyamment dans le centre de la ville en brandissant notamment des banderoles "Etes-vous sûr que Kazcynski soit l''égal des rois de Pologne?"

De nouvelle manifestations étaient prévues mercredi soir à Cracovie et dans la capitale, Varsovie. Un groupe intitulé "Non à l''inhumation de Kazcynski à Cracovie!" a recueilli plus de 30.000 membres sur Facebook.

Au total, 96 personnes, dont l''épouse, Maria, du chef de l''Etat, ont péri dans la tragédie survenue alors que Lech Kaczynski se rendait en Russie pour assister à la cérémonie commémorative du 70e anniversaire du massacre de plus de 20.000 officiers polonais dans la forêt de Katyn en 1940 sur ordre de Staline.

Elections sans doute le 20 juin

Des milliers de Polonais ont patienté pendant des heures sous la pluie mercredi pour rendre un dernier hommage au couple présidentiel, dont les cercueils sont exposés au palais présidentiel.

La file d''attente s''étirait sur des dizaines de mètres, du palais présidentiel jusqu''à une place voisine. Les badauds ont attendu des heures pour déposer une fleur ou se recueillir un instant devant les cercueils recouverts du drapeau polonais.

Le Premier ministre, Donald Tusk, et plusieurs membres du gouvernement devaient aussi se recueillir plus tard mercredi devant les cercueils.

Le choix de la crypte de Wawel a provoqué de vives critiques dans certains secteurs de la société, qui reprochent au chef de l''Etat défunt son conservatisme et son euro-septicisme teinté de nationalisme. Avant sa disparition, sa cote de popularité avait dégringolé aux environs de 20%.

Dans un éditorial, le grand quotidien Gazeta Wyborcza parle de décision "hâtive et gouvernée par l''émotion". Le cinéaste Andrzej Wajda, qui vient de réaliser un film sur les massacres de Katyn, a écrit au journal pour demander que le site choisi soit changé.

Autre préoccupation des Polonais - la date de l''élection destinée à choisir un successeur au président disparu.
Mercredi, le président par intérim Bronislaw Komorowski, qui préside le Parlement et est le candidat de la Plateforme civique (PO, centre) de Donald Tusk, a consulté les partis politiques pour fixer une date.

Les participants ont convenu de renvoyer la décision finale à la semaine prochaine mais selon une source bien placée au PO, les Polonais seront appelés à voter le 20 juin.

Aux termes de la Constitution, l''élection doit se tenir dans les 60 jours suivant l''annonce de la date, ce qui permettra à Droit et Justice (PiS, conservateur) du frère jumeau du président défunt, Jaroslaw, ainsi qu''à la formation de gauche SLD de désigner leurs candidats. Celui choisi par le LSD a péri dans l''accident d''avion de Smolensk.

(Source : Reuters)