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Présidentielles : Fabius met Rajoelina dans l’embarras

21 décembre 2012, 00:00

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Des personnalités étrangères, dont Laurent Fabius, tentent de convaincre Andry Rajoelina de ne pas se présenter aux présidentielles. Les tractations s''''intensifient après la déclaration d''abstention de Marc Ravalomanana.

Dure épreuve pour Andry Rajoelina. Le président de la Transition qui avait affirmé, bien avant ses récents déplacements à l''étranger, qu''il a déjà choisi sa position concernant sa candidature à l''élection présidentielle, se trouverait dans l''embarras à l''issue de ses entrevues avec des personnalités tant françaises que de la Francophonie. Sa décision qu''il avait promise d’annoncer avant la fin de l''année, est encore objet de réflexion, sinon remise à plus tard.

« Par rapport à cela, je dis que cela demande une réflexion assez profonde et je n''ai pas de réponse à donner à cela maintenant », a-t-il répondu au journaliste de Radio France internationale (RFI), Christophe Boisbouvier, mardi. C’est ainsi qu’il a commenté l''idée avancée par Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, de laisser passer la prochaine présidentielle pour n’entrer dans la course à la magistrature suprême qu''après cinq ans.

« Vous êtes très jeune, vous pouvez laisser passer votre tour en 2013 et vous vous présenterez en 2018 », lui a suggéré Laurent Fabius, comme le journaliste de RFI, l''a évoqué pendant l''interview du président de la Transition.

Atteinte à la souveraineté

Toujours à la même occasion, Andry Rajoelina a indiqué que le dernier jour du dépôt des candidatures est fixé au 8 mars, pour affirmer qu''il officialisera sa décision « à ce moment-là (…) ou peut-être avant ».

Une déclaration qui, apparemment, semble traduire une hésitation du Président, malgré ce qu''il avait déjà dit puisque l''annonce de sa candidature ou son abstention à l''élection était attendue, mais en vain, le 11 décembre durant l''inauguration du Coliseum d’Antsonjombe. L''échéance a été, par la suite, repoussée pour la fin de l''année. Toutefois, avec le renvoi au mois de janvier de la visite de la délégation de la Communauté de développement d''Afrique australe (SADC) conduite par Leonardo Simao, tout devient aléatoire.

En attendant les explications qu’Andry Rajoelina donnera à son retour dans la Grande île, Lanto Rakoto¬mavo, secrétaire nationale du parti présidentiel Tanora malaGasy Vonona, n''a pas tardé à réagir contre la proposition du chef de la diplomatie française. Elle a soutenu qu''aucune disposition textuelle légale ne prévoit cette hypothèse. Elle estime que le dialogue entre le président de la Transition et le ministre français des Affaires étrangères peut être qualifié de simples échanges qui n''engagent personne. « Se porter candidat à une élection est un droit personnel. Je ne peux pas me mettre à la place du Président sur la décision qu''il prendra », a-t-elle précisé hier, au téléphone.

De son côté, Elysé Ratsi¬raka, dirigeant du Mouvement des citoyens engagés, a pointé du doigt surtout la SADC pour sa position « Ni...ni... » pour interdire à l''ancien président de la République, Marc Ravalomanana, et au président de la Transition, Andry Rajoelina, de se présenter à la présidentielle du 8 mai. Il a affirmé, au cours d''une rencontre avec la presse, que cette attitude remet en cause la souveraineté nationale ainsi que celle de tous les Malgaches.

« Nul ne devrait faire l''objet d''une pression en vue de sa candidature à une élection ou de son désistement. Nous devrions nous mobiliser contre cela », a-t-il lancé hier à Andrefan''Am¬bohijanahary, en s''adressant surtout aux parlementaires de la Transi¬tion. Sans doute, avec un tel discours, il n''a pas non plus épargné le chef de la diplomatie française.

(Source : L’Express de Madagascar)