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Présidentielle à Madagascar: confusion autour des démissions

8 mai 2013, 08:46

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Présidentielle à Madagascar: confusion autour des démissions

 

La gestion du cas des candidats occupant des postes à responsabilité au sein de la transition pourrait s’ajouter à la longue liste des questions délicates à régler avant la présidentielle.

Une nouvelle pagaille en perspective. Le principe de démission des candidats faisant partie des autorités politiques risque de semer la zizanie dans une situation déjà irréaliste.

«Le président du Conseil supérieur de la transition, Dolin Rasolosoa, le chef de région, Faharo Ratsimbalson, le président de la Délégation spéciale, Edgard Razafindravahy et les ministres candidats Hajo Andrianainarivelo, Pierrot Rajaonarivelo et Tabera Randriamanantsoa doivent démissionner aujourd’hui» a déclaré Florent Rakotoarisoa, ministre de l’Intérieur, hier. «S’ils ne respectent pas les textes, il relève de la Cour électorale spéciale (CES) et de la Commission électorale nationale indépendante pour la transition (CENIT) de prendre leurs responsabilités», a-t-il ajouté.

Le membre du gouvernement, rappelle les dispositions légales sur les élections. Il cite la décision de la CES qui stipule la démission des fonctionnaires d’autorité et des autorités politiques, dont les candidats cités font partie «à compter de la date de publication de la liste officielle des candidats».

Florent Rakotoarisoa, présenté par les «Autres sensibilités» (AS), monte au créneau pour «apporter des éclaircissements» sur les textes. «Quelles que soient les discussions ici et là, il appartient au ministère de l’Intérieur, la voix autorisée, d’expliquer d’une manière officielle les textes électoraux», soutient-il.

Le ministre de l’Intérieur rappelle le cas exceptionnel d’Andry Rajoelina, président de la Transition, indiqué comme faisant partie des autorités politiques. «Il doit démissionner au plus tard le 26 mai», avance-t-il, pour évoquer, entre autres, la Constitution. Inversement, la primauté du code électoral, une loi organique, rend sans objet les dispositions de la Feuille de route, censée gérer la transition, concernant le délai de démission des candidats-membres du gouvernement 60 jours avant la consultation populaire.

A priori, aucun candidat visé par le texte n’a encore annoncé sa démission, du moins jusqu’à hier. Pierrot Rajaonarivelo, ministre des Affaires étrangères, «ne fait pas de commentaire» sur la question. Il renvoie à la CES, «qui explique tout», selon ses termes.

La question relative à l’intérim d’Andry Rajoelina risque également de faire l’objet de discussions. Pour le ministre de l’Intérieur, la fonction du chef de l’État devrait être «assurée collégialement par les membres du gouvernement» en évoquant l’article 52 de la Constitution. La décision du candidat Dolin Rasolosoa le met hors course pour assurer l’intérim à la tête de l’État après la candidature d’Andry Rajoelina.

L’argument de Florent Rakotoarisoa écarte Mamy Rakotoarivelo, président du Congrès. Les dispositions transitoires de la Constitution qu’il cite prévoient pourtant un exercice collégial des fonctions de Chef de l’État «par le Premier ministre, le Président du Conseil supérieur de la transition, et le Président du Congrès» en cas de vacance de la Présidence.

L’affaire pourrait se corser si le CST décide de remplacer Dolin Rasolosoa en organisant une élection allant dans ce sens. L’enjeu autour du poste dans le contexte électoral pourrait créer une ambiance particulière à la session qui va s’ouvrir aujourd’hui.

L’Observatoire de la vie publique (Sefafi) lance une réflexion sur le respect des dispositions légales. «Les candidats qui sont en infraction avec cette loi [code électoral] peuvent-ils prétendre à la magistrature suprême», s’interroge-t-il dans son communiqué publié hier. Il relève en même temps des «risques politiques dans les mois à venir», concernant les vacances de poste au sein du gouvernement.