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Préservatif et Sida: La déclaration de Benoît XVI est une bonne chose, estime l’Ong Pils

22 novembre 2010, 00:00

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La déclaration du pape Benoît XVI sur l’utilisation du préservatif «dans certains cas» est un grand pas en avant selon l’Organisation non gouvernementale Prévention, Information et Lutte contre le Sida (PILS). L’église, pour sa part, continue à prôner les valeurs idéales du mariage. .(photo : Ataaullah Jaunoo gh. et père Hervé de St-Pern dr. )

Le revirement de Benoît XVI sur cette question, même s’il pose «ses conditions», a été accueilli favorablement par les organisations militant contre le Sida, à l’instar de l’ONG Prévention, Information et Lutte contre le Sida.

A en croire, Ataaullah Jaunoo, un des responsables de communication chez PILS, il s’agit là d’une très bonne nouvelle. L’Ong attend maintenant que le pape fasse aussi ressortir que le préservatif est un moyen de prévention pour l’ensemble de la population.

«La déclaration du pape est un premier pas que nous accueillons avec joie, surtout qu’il est arrivé à comprendre la réalité sur la pandémie qu’est le Sida. Au début, on a été surpris qu’il soit revenu sur son avis premier, mais c’est toujours une bonne chose», explique Ataaullah Jaunoo.

Le message du pape a fait le tour du monde en un clin d’œil ce week-end et est venu surprendre plus d’un. Surtout qu’en mars 2009, lors d’un voyage en Afrique, le pape avait déclaré que le préservatif ne peut pas «régler le problème du sida», mais qu’«au contraire, son utilisation aggrave le problème». Ce qui avait provoqué un tollé général chez les organisations de lutte contre le VIH-Sida.

Pour la première fois, un pape admet l’utilisation du préservatif que le Vatican rejetait jusque-là. Dans un livre d’entretiens à paraître demain mardi 23 novembre en Allemagne et en Italie Benoît XVI reconnait l’utilité du préservatif, «dans certains cas» afin de «réduire les risques de contamination» du virus du sida. «Cela peut quand même être un premier pas pour ouvrir la voie à une sexualité plus humaine, vécue autrement», poursuit le pape.

Du côté de l’église, le père Hervé de St-Pern indique que le pape et l’église proposent toujours l’idéal à vivre. C’est-à-dire les principes comme la fidélité dans le mariage et la responsabilité. Tout de même, partageant l’avis du pape, il admet que dans la réalité, certaines personnes ont des difficultés à vivre l’idéal.

«Dans la conjoncture, ces personnes qui ont des relations sexuelles doivent se protéger pour ne pas contaminer leurs partenaires ou pour se prémunir eux-mêmes contre un mal, comme le cas du Sida. Cependant, toujours dans l’attitude pastorale, l’église recommande l’idéal à vivre, soit, les principes de l’acte d’amour», indique le prêtre.

Soulignons aussi que l’évêque de Port-Louis, Maurice Piat, a déjà évoqué cette même position dans son message de Noël en 2005.

Concernant l’ouvrage qui paraîtra demain et intitulé Lumière du monde, le pape aborde une multitude de sujets – pédophilie, célibat des prêtres, ordination des femmes, relation à l’Islam, etc.– Benoît XVI cite un seul exemple pour illustrer son propos, celui d’un «homme prostitué». «Il peut y avoir des cas individuels, comme quand un homme prostitué utilise un préservatif, où cela peut être un premier pas vers une moralisation, un début de responsabilité permettant de prendre à nouveau conscience que tout n’est pas permis et que l’on ne peut pas faire tout ce que l’on veut», explique-t-il. «Mais ce n’est pas la façon à proprement parler de venir à bout du mal de l’infection du VIH. Cela doit réellement se produire dans l’humanisation de la sexualité», prévient-il toutefois.