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Post-inondations à Canal-Dayot: bel élan de solidarité des Mauriciens

1 avril 2013, 20:54

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Post-inondations à Canal-Dayot: bel élan de solidarité des Mauriciens

Vivres, vêtements, meubles et cuisinières, matelas entre autres ont été acheminés à Canal Dayot durant toute la journée d’aujourd’hui. Une solidarité exemplaire qui s’est aussi traduite par une participation active aux travaux de nettoyage.

 

Les Mauriciens ont été nombreux à converger vers Canal-Dayot, ce lundi 1er avril. Une journée de deuil où des centaines de Mauriciens se sont rendus au chevet des habitants de ce quartier de Grande-Rivière, à la sortie de la capitale.

Jusqu’en fin d’après-midi, Canal-Dayot grouillait de personnes venues des quatre coins du pays pour apporter leurs soutiens aux sinistrés qui ont été profondément touchés par ce drame qui a secoué toute une nation.

Les inondations du samedi 30 mars ont laissé derrière elles un spectacle désolant; des tas de débris, d’épaisses couches de boue et des véhicules entassés à travers lesquels les volontaires de tous bords se sont frayés un chemin pour venir à la rencontre des compatriotes qui se disaient abandonnés.

Ceux qui ont fait le déplacement de manière individuelle ou en famille ont rencontré sur le terrain forces vives, diverses associations, policiers, techniciens des différents services publics qui se sont relayés continuellement pour venir en aide à une dizaine de familles en détresse.

La mobilisation avait atteint son paroxysme à la mi-journée créant un bouchon monstre sur la route reliant Belle-Village à Grande-Rivière, poussant même les forces de l’ordre à fermer ce tronçon de route à la circulation. Seuls les autobus et ceux qui se rendaient sur place étaient autorisés à emprunter cette route. Les nombreux produits alimentaires entassés dans les véhicules faisant souvent office de laissez-passer.

A l’impasse reliant la rue Canal-Dayot à la rue James Mercier, c’est à l’aide de tractopelle que la boue a pu être enlevée de la route. Pendant que des travaux de déblayage se poursuivaient, des associations se sont regroupées dans les maisons les moins touchées par les eaux pour recueillir les vivres et autres donations afin de les redistribuer ultérieurement.

 

Parmi les volontaires Madhuree Jany, National Service Coordinator au sein de l’association Shri Satya Sai Service Organisation est à pied d’œuvre depuis dimanche matin. «Nous collectons de la nourriture mais nous en préparons également sur place pour les gens qui viennent aider. Nous sommes très touchés par ce qui s’est passé ici. Personnellement, je suis contente de voir que les Mauriciens ne sont pas restés insensibles à ce drame», affirme-t-elle.

 

La famille Ramdoo a été, comme beaucoup d’autres familles, sévèrement atteinte par le déluge. «Nous avions quatre machines à coudre industrielles qui ont été endommagées par l’eau. La voiture n’a, également pas tenu le coup. L’eau est rentrée dans la maison mais heureusement celle-ci se trouve un peu en hauteur. Les dégâts ne sont rien en comparaison avec ce qui s’est passé chez nos voisins», souligne la mère de famille.

 

Ses voisins, les Vaytilingum sont eux, plus proche du Canal-Dayot et leur maison n’a pas été construite en hauteur. Le chef de famille, Bouck Pillay Vaytillingum, photographe de presse de renom, a tout perdu. «Cela fait des années que je préserve précieusement mes bandes de photos. Elles sont désormais détruites», lâche le photographe.

 

Il explique qu’il rentrait d’un reportage lorsqu’il a «senti l’odeur de la terre humide». Et c’est en se dirigeant vers la porte d’entrée qu’il a été surpris de voir de grands flots d’eau qui pénétraient sa cour. «Je n’ai jamais vu une chose pareille. Je ne suis pas de nature trouillarde mais pour la première fois j’ai vraiment eu peur de mourir», affirme cet homme.

 

En voyant l’eau rentrer par les fenêtres, le photographe n’a eu qu’un seul réflexe: celui de mettre son appareil photo à l’abri dans sa cuisine qui se trouve à l’étage ainsi que quelques effets personnels.

Les événements du samedi noir resteront à jamais graver dans la mémoire des habitants de Canal-Dayot. Mais s’il y a une chose que répètent les habitants de ce quartier, c’est que c’est la première fois qu’ils sont surpris par des flots de cette ampleur. Selon eux, ce sont les développements infrastructurels dans la région de Port-Louis qui seraient à l’origine de ce drame. «Les autorités ont certainement fermé tous les passages qui servaient à évacuer l’eau ! Aujourd’hui nous en faisons les frais !», ajoutent-ils.