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Portrait : Vishal, l’ouvrier façonné par un artiste

16 août 2010, 00:00

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Portrait : Vishal, l’ouvrier façonné par un artiste

Rishidev Magraja alias Vishal est pyrograveur et sculpteur. Rencontre…

De multiples oeuvres d’art, façonnées par des artistes locaux, peuvent être admirées sur le site de la commémoration de la Bataille du Vieux Grand-Port. Rishidev Magraja, que nombreux surnomment affectueusement Vishal, a reproduit une maison coloniale que l’on peut contempler à Mahébourg.

Vishal est pyrograveur professionnel et sculpteur en trois dimensions et en relief. Modestement, il décline l’appellation d’artiste. «Je ne suis qu’un ouvrier entre les mains d’un artiste», explique le jeune homme de 33 ans en faisant référence à Dieu. Pour commémorer l’histoire, il a créé une maison coloniale en deux dimensions de 40 pieds de long et 16 de haut. «Je sculpte depuis l’âge de 20 ans», indique-t-il. C’est à peu près à ce moment qu’il suit son ami Bobby Rault dans l’atelier de formation de pyrogravure prodiguée à l’initiative de la National Handicraft Centre (ex-Small and Medium Enterprise Development Authority).

Cet atelier, en sus de trois autres sur la conception de bijoux, le travail du textile et la sculpture, s’étalait sur quelque quatre semaines. En parallèle avec l’atelier de pyrogravure, Vishal suit aussi quelques bribes de l’atelier de sculpture, souhaitant parfaire ses connaissances dans ce domaine. «Les deux ateliers que j’ai suivis étaient animés par Bhinod Daussoa, sculpteur connu.»

Ce seront là les seules formations auxquelles il aura assisté. Vishal est autodidacte. Il façonne de ses mains des matières parfois difficiles à travailler. La peau de mouton, qu’il importe, lui sert de base de travail pour la pyrogravure. Plus difficile à travailler que le bois, cette matière donne cependant un résultat plus concluant. «La qualité s’en voit rehaussée.» Le pyrograveur et sculpteur poursuit : «La pyrogravure est, à la base, une technique de dessin. Donc, pour s’y mettre, il suffi t d’abord de maîtriser le dessin.»

Vishal travaille aujourd’hui à son compte. Difficile de faire autrement. «Je n’aime dépendre de personne.» Ses travaux se vendent auprès de Mauriciens, de touristes et du ministère des Arts et de la Culture. Il est aussi professeur de sculpture et de pyrogravure pour le compte dudit ministère. Il transmet ainsi son savoir à des élèves de 12 ans à monter à Pointe-Canon, Mahébourg, pour que d’autres ouvriers soient façonnés, comme lui, par les mains de l’artiste…

Caroline ASSY