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Portrait : Cyril Palan, un autodidacte éclairé

24 mars 2010, 00:00

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Portrait : Cyril Palan, un autodidacte éclairé

Cyril Palan, le nouveau président de l’Association of Advertising Agencies (AAA) est l’exemple type de l’enfant lent à l’apprentissage qui s’est développé sur le tard. Aujourd’hui, cet autodidacte est éclairé dans son domaine.

Il y a des personnes qui ont honte de leur passé, surtout si elles étaient d’origines modestes et que la vie leur a enfin souri. Pas Cyril Palan. Lui entend rester vrai et se raconte en détails.

Ce cadet d’une famille de quatre enfants, qui a vécu la première moitié de sa vie à Mont Roches, avoue qu’il était la «tête de Turc» de son père en raison de résultats scolaires médiocres. Il a dû s’y prendre à trois fois pour réussir son examen de fin de cycle primaire. Et sa timidité excessive n’a pas arrangé les choses.

C’est au Lycée Léoville L’Homme qu’il entame sa scolarité secondaire. Il se prend de passion pour les langues, en particulier le français et pour l’Art. Durant ses heures de liberté, il dévore les bandes dessinées et les livres. S’il étudie jusqu’en Form V, il ne réussit pas l’examen et abandonne la partie.

Comme il ne sait pas quoi faire de sa vie, il végète jusqu’à ce qu’il se fasse inscrire au Centre de Roches
Brunes où il suit des cours de dessin et de sculpture. Il est surpris mais quelque peu réconforté de voir qu’il réussit très bien dans ces matières. Si bien que lorsque les enseignants s’absentent, c’est à lui qu’on demande d’assurer l’intérim. Il se dit alors qu’il n’est pas aussi stupide qu’on le dit.

Il effectue de petits boulots par-ci, par-là et est perdu car il ne sait quel sens donner à sa vie. La première personne à croire vraiment en son potentiel est le journaliste Jacques Maunick chez qui il passe énormément de temps et avec lequel il partage notamment l’amour de la musique. «Jacques et son épouse Viviane n’arrêtaient pas de m’encourager à sortir de mon ghetto.»

Lorsque Cyril Palan veut se marier, il hésite à le faire dans la communauté anglicane, où il a pourtant été élevé mais ne se retrouve pas. Sur les conseils de son frère Serge, il se rend à une célébration de l’Assemblée de Dieu et c’est là que le déclic se produit. Il en sort libéré des «poids» qui le lestaient et décide de suivre ce courant religieux. «J’étais un homme nouveau, prêt à foncer».

A partir de là, les choses se sont enchaînées pour lui. Il postule pour un emploi de graphiste chez Publico Ltée et l’obtient puis collabore à l’express pendant dix ans. Le graphisme n’étant pas vraiment sa tasse de thé, on le met aux ventes. De tout timide qu’il est, il se jette à l’eau et fi nit par obtenir de gros contrats. Après 11 ans dans cette agence de pub, il décide de se mettre à son compte. «Je n’avais ni capital, ni local pour opérer, ni aucune expérience de l’administration. J’ai prié et petit à petit, les choses se sont mises en place. J’ai créé Logos Publicity Ltd et par la suite Logos Productions pour les créations audiovisuelles».

Cela fait 24 ans que son agence de pub tourne. Elle a connu plusieurs temps forts mais les deux qu’il retient le plus sont qu’en 1991, Sir Anerood Jugnauth a fait appel à lui pour «vendre» son image avec la production audiovisuelle intitulée Un leader Anerood Jugnauth. Ensuite, il a pu aménager en début d’année son agence dans un bâtiment qu’il a fait construire à Sorèze.

Ce n’est pas la première fois que Cyril Palan préside l’AAA. Il a déjà été aux commandes en 2003. L’homme dit avoir gagné en maturité et entend cette fois ouvrir davantage les portes de l’association en proposant différents types d’adhésions pour attirer un plus grand nombre d’agences offrant des services connexes à la pub.

Père de quatre enfants, il entend aussi privilégier l’approche citoyenne de la communication. «Avec la collaboration de mes confrères, je mettrai plus de rigueur dans la pub. Je crois dans le business mais il y a aussi des valeurs à défendre. Il y a une approche citoyenne de la communication que nous devons aussi avoir. J’en ferai mon affaire.» Croix de bois, croix de fer…

Marie-Annick SAVRIPENE