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Port-Louis: un rasta renvoyé de la cour à cause de sa coiffure

24 août 2013, 12:14

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Port-Louis: un rasta renvoyé de la cour à cause de sa coiffure

Il crie à la discrimination. Jocelyn Perrine, a été prié de sortir de la salle d’audience de la cour de district de Port-Louis jeudi dernier parcequ’il portait… un bonnet enveloppant ses dreadlocks.

 

Il s’y était rendu pour payer sa contravention. Mais, Jocelyn Perrine, 38 ans, a dû quitter la salle d’audience parcequ’un policier lui a fait comprendre qu’il ne pouvait se présenter devant le magistrat à cause de sa «coiffure». Le trentenaire, qui arbore fièrement ses dreadlocks et qui est adepte de la culture rasta, dit ne pas comprendre cette démarche.

 

«J’avais eu une contravention à cause de ma moto, qui est enregistrée à Rodrigues mais que je conduis à Maurice. Le même problème s’était posé avec la déclaration et l’assurance du deux roues», fait valoir cet habitant deKaro Kalyptis. «Mais quand je me suis présenté en Cour avec un bonnet qui enveloppait mes dreadlocks,le policier m’a demandé d’évacuer la salle d’audience.» Etd’ajouter : «Polisye la dir mwa ki magistrat pe dir mwa sorti.»

 

Ce à quoi Jocelyn Perrine rétorque : «Mone deza al lacour Pamplemousses me sa pati poz problem». Il ajoute qu’à la suite de cet incident, il n’a pu payer sa contravention. L’affaire a été renvoyée au 24 septembre car «zot finnmet mwa absan dan case la.Mo pa kompran kifer», s’indigne-t-il. Selon ses dires, il aurait été victime de discrimination. Mais pour des raisons financières, il ne peut aller de l’avant avec l’affaire et engager des poursuites.

 

Sollicité pour une réaction, Ridwaan Toorbuth, membre du barreau, soutient qu’aucune loi ne régit le code vestimentaire que doit respecter quelqu’un qui se présente à une audience. Toutefois, les bonnets et les chapeaux ne sont pas bien vus et doivent être ôtés quand l’onse présente en Cour, «en signede respect pour le magistrat».

 

Selon Brian Glover, président de l’Equal OpportunitiesCommission (EOC), «si la coiffured’une personne témoigne desa foi ou de son appartenance àla culture rasta, il est du devoirde tout un chacun de respectercela». Il précise : «La personnepeut faire appel à l’EOC si elleestime qu’elle a été victime dediscrimination.» Brian Glover fait néanmoins ressortir que, malgré quelques dérogations, les codes de la bienséance veulent que l’on se découvre en présence d’un juge.