La Cargo Handling Corporation Ltd (CHCL) se retrouve en mauvaise posture. Le taux de productivité est passé de 21,2 en janvier 2011 à 14,5 en décembre dernier. Toutefois, le volume de marchandises traitées est en hausse.

La CHCL est-elle en baisse de régime ? C’est la question que soulèvent les statistiques résumant les activités de l’unique opérateur portuaire local. Une baisse drastique du taux de productivité qui se mesure en termes de mouvement de containers par heure de travail a été notée depuis un an. Ce mouvement est, en effet, passé de 21,2 à 14,5 de janvier à décembre de l’année dernière.

Il faut dire que la norme internationale en termes de productivité portuaire se situe autour de 15 mouvements. D’autre part, au cours de l’année financière 2007-2008, la CHCL avait procédé à une réforme en profondeur de ses opérations accompagnée d’un renouvellement de ses équipements à hauteur de Rs 1,7 milliard. La Banque mondiale, principal bailleur de fonds de la corporation, avait alors imposé un taux de référence de 17 mouvements pour juger de l’efficacité de ces investissements.

Depuis, le taux de productivité ainsi que le trafic dans le port avaient enregistré des améliorations régulières année après année. Ainsi, le taux de productivité avait atteint la barre de 20 en 2010 avec un taux record de 21,2 en janvier 2011. Cependant, depuis cette date, le taux de productivité s’est affaissé mois après mois pour descendre en dessous de la barre des 15 mouvements.

Quant au trafic qui se mesure en termes de containers mesurant vingt pieds — Twenty Feet Equivalent Unit (TEU) – il est passé d’environ 300 000 TEU en 2006 pour atteindre les 440 000 en 2008. Depuis, il demeure au-dessus de la barre de 400 000 TEU. En 2011, le nombre de TEU traité par la CHCL a tourné autour de 440 000. Un chiffre rassurant puisqu’il démontre que les activités portuaires ne sont, elles, pas en baisse.

Toutefois, il est peu probable que la CHCL puisse renouveler sa performance de 2010 où elle avait été élue meilleur opérateur portuaire de la région subsaharienne. Ce serait au niveau de la direction que le problème se pose.

L’ancien directeur général, Archimède Lecordier, est parti à la retraite en décembre laissant la direction à son adjoint, Jacques Faustin, qui assure l’intérim. Ce dernier serait, lui aussi, en partance. Le directeur des Ressources humaines a été lui suspendu de ses fonctions sur décision du conseil d’administration, le 5 décembre 2011.