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PNQ : Enquête sur dix cas de malversation que le Premier ministre refuse de commenter

18 octobre 2011, 00:00

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PNQ : Enquête sur dix cas de malversation que le Premier ministre refuse de commenter

Le Premier ministre a refusé de commenter les cas de malversations alléguées auxquelles fait référence la Private Notice Question (PNQ) du jour, soulignant que ce sont des enquêtes en cours de la Commission anti-corruption (ICAC). Une séance marquée par quelques brouhahas de part et d’autre sans réelle confrontation entre le gouvernement et l’opposition.


La PNQ de ce mardi 18 octobre n’aura pas tenu toutes ses promesses. Paul Bérenger a démontré une volonté de mettre au pied du mur le chef du gouvernement en l’invitant à répondre aux nombreuses allégations de malversation et de corruption portées à l’encontre de membres de son gouvernement. Navin Ramgoolam s’est contenté de dire que ces enquêtes initiées par l’ICAC sont en cours.

Pour marquer la rentrée parlementaire après plus de trois mois de vacances pour les élus de l’Assemblée nationale, Paul Bérenger a demandé à Navin Ramgoolam si l’ICAC ou la police avaient initié ou bouclé des enquêtes sur l’affaire MedPoint, l’affaire Infinity BPO, les allégations de malversations à la State Trading Corporation (STC), le projet de Rose Garden à Rose-Belle ou encore le Cheque Truncation System de la Banque de Maurice.

Il était également question du récent appel d’offres lancé par la Central Electricity Board (CEB) pour le projet d’une centrale fonctionnant au gaz naturel à Maurice ainsi que de celui lancé par la Central Water Authority (CWA) pour la fourniture de chlore ainsi que des allégations de favoritisme dans les recrutements à la Small and Medium Enterprise Development Authority (SMEDA) et à la Mauritius Institute of Traning and Development (MITD) et de l’affaire Dhiraj Singh Khamajeet.

La réponse du Premier ministre fut brève et directe. Les enquêtes initiées par l’ICAC sur les dix cas cités dans la PNQ sont toutes actuellement en cours. Ainsi, Navin Ramgoolam a rappelé son « attachement à l’indépendance des institutions ».« Il serait inapproprié de ma part de faire des commentaires sur des enquêtes en cours », fait-il ressortir.


A l’heure des questions supplémentaires, le leader de l’opposition a cherché des précisions quant au chèque de Rs 144,7 millions émis au nom des anciens propriétaires de la Clinique MedPoint. Paul Bérenger croit savoir que le chèque n’a pas encore été touché et a demandé au Premier ministre si son gouvernement a l’intention de geler le paiement pour l’acquisition de l’ancienne propriété des proches du leader du Mouvement socialiste mauricien.

Navin Ramgoolam a renvoyé cette responsabilité à l’ICAC et précisant que seule la commission avait cette prérogative et qu’il n’a pas l’intention d’intervenir à ce niveau.

Il faut dire qu’en plusieurs occasions, le Speaker est intervenu pour demander au leader de l’opposition ainsi qu’à d’autres membres de l’opposition que certaines questions se référant directement au fonctionnement des institutions concernées doivent être adressées aux ministres de tutelle. Il en a été ainsi pour les questions concernant la Banque de Maurice, la Central Electricity Board (CEB) et la Mauritius Institute of Training and Development (MITD), entre autres.

Une première question supplémentaire de Pravind Jugnauth, concernant l’enquête sur le hedging effectué par la State Trading Corporation en 2008, a été accueillie par de bruyantes protestations des bancs de la majorité Toutefois, le calme est bien vite revenu après l’intervention du Speaker.

En ce qui concerne le projet de Rose Garden à Rose Belle, le ministre Satish Faugoo a invité Paul Bérenger a lui adressée une PNQ sur le dossier dès la semaine prochaine.

« Pourquoi vous ne m’avez pas adressé directement la question », lui a lancé le ministre de l’Agro-industrie.

Pravind Jugnauth a également voulu arracher un commentaire du Premier ministre sur le refus du secrétaire du cabinet de rendre publiques les délibérations du Conseil des ministres sur l’acquisition de la clinique MedPoint. En évoquant la section 7 (d) de la Constitution qui stipule que le Premier ministre peut donner des instructions au secrétaire au cabinet, Pravind Jugnauth a voulu savoir si Navin Ramgoolam allait se servir de ses prérogatives en ce sens.


Le leader du Mouvement socialiste mauricien (MSM) a rappelé que c’est le chef du gouvernement qui a lui-même déclaré qu’il serait heureux de pouvoir rendre publics ces documents. Cependant, le Speaker est une nouvelle fois intervenu pour interdire cette question en évoquant l’affaire portée en Cour suprême sur la même affaire.

La demi-heure consacrée à la PNQ s’est finalement écoulée dans une ambiance bon enfant mis à part les quelques brouhahas sans grande gravité.