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PME : Perspectives 2012

26 décembre 2011, 00:00

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  2012 devrait être une bonne année pour les petites et moyennes entreprises mauriciennes. Les conditions sont en place avec la mise en place de plusieurs instruments fi nanciers permettant leur restructuration financière, l’allégement de leurs «cash fl ow», la modernisation l’expansion de leurs capacités de production, et l’affi nement de la compétitivité de leurs produits (...)

Si les banques jouent le jeu concernant la dernière mesure mis en place lors du budget de décembre 2011 pour le financement des PME à un taux d’intérêt de 3 % au-dessus du «repo rate» soit à 8,4% aujourd’hui et avec une garantie de 35 % de l’Etat, beaucoup pourront soit effectuer leur restructuration financière et alléger le niveau du service de leurs dettes et d’autres pourront emprunter pour mieux assurer leurs fonds de roulement.

Le «cash flow» des entreprises se trouve aussi libéré avec la mise en place du «factoring» par le ERCP qui opère depuis 2011. Déjà 72 entreprises, toutes des PME ont utilisé le mécanisme pour un montant de Rs 92 millions. Ce mécanisme permet de vendre à crédit à d’autres entreprises mais de récupérer 80 % du montant des ventes.

L’indicateur le plus parlant est celui de l’investissement des PME dans les équipements. Plus de 200 entreprises ont, durant 2010 et 2011, utilisé le «Leasing Equipment Modernisation Scheme» pour investir plus de Rs 800 m dans la modernisation ou l’expansion de leurs capacités productives. Des entreprises qui investissent dans l’équipement sont des entreprises qui croient dans l’avenir.

C’est évidemment la consommation qui est porteuse de croissance pour les entreprises. C’est la consommation domestique pour celles qui sont totalement orientées sur le marché domestique et les marchés d’ailleurs pour celles orientées à l’exportation. On comprend le fort optimisme des entreprises innovantes et orientées à l’international qui tranche avec les perspectives un peu plus mitigées des PME dont le marché est exclusivement national surtout celles qui sont dans le commerce.

Nonobstant la morosité du marché européen, les exportations connaîtront sûrement une croissance en 2012. Le textile et habillement ont déjà les carnets de commandes remplis. En fait, avec l’État de la demande venant, entre autres, de l’Afrique du Sud, les entreprises moyennes qui sont encore prédomminament sur le marché domestique devraient se préparer à tirer le maximum des exportations. Les puissantes campagnes pour la promotion des exportations sur des marchés diversifiés, la montée de la classe moyenne dans les pays de la région ouvrent des perspectives considérables pour les produits. Même certains marchés des plus lointains comme le Japon sur lequel «Enterprise Mauritius» a travaillé assidûment depuis trois ans commencent à prendre des produits mauriciens notamment dans l’alimentaire de qualité.

L’agroalimentaire de qualité et ceux appelés des «speciality Foods» devraient consolider leurs percés sur des marchés comme les Etats-Unis et s’ouvrir de nouveaux sur les pays scandinaves et même certains pays européens. Des entreprises dans le secteurs des services TIC passeront très certainement la barre des Rs 1.0 milliard d’exportations notamment sur le marché régional où la demande est en grande croissance et où les Mauriciens ont déjà établi leur réputation.

La consommation domestique connaît d’une part une faible croissance due à la prudence des consommateurs et connaît une recomposition. L’agroalimentaire restera une valeur sûre dans la consommation domestique mais devrait se préparer à innover et à créer de nouveau produits à partir d’une demande plus fi ne et plus exigeante de la classe moyenne. C’est un secteur qui a un très grand potentiel de croissance s’il s’engage dans du R&D pour des produits terroir exportable. Si les aléas du tourisme pourraient avoir un impact ralentisseur sur les entreprises de services y relatifs, de nouvelles demandes comme dans le créneau des services à domicile et d’accompagnements devraient inciter d’autres entreprises à se développer.

«Enterprise Mauritius» fera entre juin et septembre 2012 un important forum pour le secteur de l’ingénierie légère. Ce sous-secteur industriel connaît déjà une montée en gamme avec de nouvelles entreprises qui s’ins tallent dans la production de pointe comme les câbles optibles pour ordinateurs ou des matériaux médicaux. Ce forum permettra de faire le point sur l’état du secteur, et organisera des rencontres avec des opérateurs étrangers capables d’apporter une synergie de croissance au potentiel existant. On aura noté ces trois dernières années plus de femmes créatrices d’entreprises. Elles devraient être les premières à s’y engager.

Le budget 2012 a été construit sur le drive qu’auront les PME sur l’économie mauricienne. Le ministre des Finances a réiteré l’importance des PME qui contribuent 37 % à notre produit domestique brut, environ 120 milliards de production et emploient 250 000 hommes et femmes. Les PME se retrouvent dans tous les piliers important de l’économie mauricienne. Les conditions sont plutôt favorables pour 2012 pour celles qui seront capables d’innover, de voir plus loin que le marché traditionnel, de se tourner vers l’exportation et surtout d’améliorer la qualité de leur gestion.

Enfi n, suggérons qu’à partir de 2012, il soit mis en place d’une part une véritable base de données avec l’aide du bureau des statistiques qui permettrait de mieux scanner l’évolution des PME dans tous les secteurs. Cela aiderait à affiner les stratégies.