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Plan de conservation des Chagos: les réfugiés n''ont pas été consultés

24 février 2009, 13:00

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Plan de conservation des Chagos: les réfugiés n''ont pas été consultés

Le Groupe Réfugiés des Chagos est mécontent que le Chagos Conservation Trust compte appliquer son plan de conservation des îles des Chagos, sans même avoir pris l’avis des Chagossiens.

«Nous sommes attristés et furieux, quand nous entendons que des gens sont en train de prendre des décisions concernant notre île sans nous consulter, alors que nous sommes les habitants originaires de l’archipel des Chagos!», s’insurge Olivier Bancoult, président du Groupe Réfugiés des Chagos.

Récemment, le Chagos Conservation Trust a conçu un plan de conservation pour faire des eaux des Chagos une des plus grandes réserves marines mondiales. Des environnementalistes ont identifié des zones protégées et veulent créer un centre de recherche permanent dans les îles des Chagos. Ceci afin de veiller sur les coraux, poissons des récifs, tortues de mer, oiseaux et autres espèces qui s’y trouvent. Le Chagos Conservation Trust lancera cette proposition au Royal Society britannique en mars prochain.

Pour contrecarrer celle-ci, le président du Groupe Réfugiés des Chagos a fait part, dans une lettre adressée au Foreign and Commonwealth Office de la déception et des récriminations des Chagossiens dans cette affaire.

«Nous ne sommes pas contre le projet de conservation, car déjà, quand nous résidions dans les îles des Chagos, nous empêchions que, par exemple, des tortues ou des oiseaux soient tués. Tout ce que nous demandons, c’est de pouvoir contribuer à ce projet», précise Olivier Bancoult.

Selon lui, renier le concours des Chagossiens dans ce plan de conservation serait violer leurs droits fondamentaux. Il soutient que la consultation et l’information sont importantes afin de développer, premièrement, un ensemble d’intérêts communs entre scientifiques et écologistes. Deuxièmement, de susciter un sens de participation au sein de la communauté, soit au niveau des pêcheurs, cultivateurs, commerçants et administrateurs.

De surcroit, le Groupe Réfugiés des Chagos requiert qu’une formation technique soit dispensée à une sélection de Chagossiens afin qu’ils puissent intégrer des postes dans la conservation marine et terrestre.

Julian Hanford, porte-parole du UK Chagos Support Association, s’inquiète, pour sa part, que «des projets pour les Chagos sont encore en train d’être élaborés sans consultation avec les Chagossiens». Il critique aussi le fait que le Foreign Office persiste à dire que personne n’a le droit de vivre dans le British Indian Ocean Territory (BIOT).

De plus, sur ce dernier point, Olivier Bancoult est clair. Le Groupe Réfugiés des Chagos approuve uniquement les plans de conservation qui permettent à tout Chagossien, voulant retourner sur sa terre natale, d’avoir l’opportunité de le faire ainsi que de prendre part  à ces projets.

«Nous certifions que les Chagossiens, eux-mêmes, seraient les meilleurs gardiens de leurs îles… La proposition de faire des îles des Chagos une réserve naturelle internationale serait mieux réalisée si le gouvernement britannique mettait une fin à ce bannissement absurde et coûteux quant au retour des Chagossiens…», affirme Olivier Bancoult.

A lire aussi :  A new conservation plan for the Chagos Islands» de The Economist.com