Publicité

Peine de mort: les bonnes et mauvaises nouvelles

2 juillet 2009, 00:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Peine de mort: les bonnes et mauvaises nouvelles

Le 2 juillet 1976, la Cour suprême des Etats-Unis autorisait la reprise des exécutions. Trente-trois ans après, des pays se mobilisent toujours pour demander l’abolition de la peine de mort aux Etats-Unis.

C’est le cas en France où Amnesty International France et l''''ACAT-France réclament l’abolition. Amnesty et l''ACAT demandent, en effet, à Eric Holder, ministre de la Justice des Etats-Unis, d''appliquer, au niveau fédéral, la résolution de l''ONU appelant à un moratoire sur les exécutions et de soutenir le projet de loi du Sénateur du Wisconsin, Russ Feingold, en faveur de l''abolition au niveau fédéral.

En effet, si l''application de la peine de mort est du ressort de chaque État fédéré, la peine de mort existe également au niveau fédéral. Et requérir la peine capitale pour les crimes fédéraux est de la compétence du ministre de la Justice. Une déclaration de Eric Holder en faveur d''un moratoire serait donc un symbole fort sur lequel s''appuyer pour faire évoluer chaque Etat et un message envoyé au-delà des Etats-Unis.

Burundi : la peine de mort est abolie

Promulgué le 24 avril, le nouveau Code pénal abolit la peine de mort et érige en infractions pénales la torture, le génocide, les crimes de guerre et les crimes contre l''humanité. Le Burundi devient le 14ème pays membre de l''Union africaine et le 93ème pays dans le monde à abolir la peine de mort pour tous les crimes. Selon une organisation locale de défense des droits humains, environ 800 personnes étaient en attente de leur exécution fin 2008.

Togo : la peine de mort est abolie

Le 23 juin, les députés togolais ont adopté à l''unanimité le projet de loi d''abolition de la peine de mort. Le Togo devient ainsi le 15ème pays membre de l''Union Africaine et le 94ème pays dans le monde à abolir la peine de mort pour tous les crimes. Les dernières exécutions de personnes condamnées à mort remontent à 1978 et la dernière condamnation à mort a été prononcée en 2003.

Biélorussie : l''abolition est-elle en marche?

La Biélorussie est le dernier pays d''Europe à continuer à procéder à des exécutions. Bien que tout ce qui a trait à la peine de mort en Biélorussie soit entouré de secret, Amnesty International estime qu''environ 400 personnes ont pu être exécutées depuis que le pays est devenu indépendant en 1991. Au lendemain de la publication du rapport d''Amnesty International, Valery Kalinkovich, président adjoint de la Cour suprême, a déclaré "Nous sommes par essence, très proche d''un moratoire sur les exécutions".

Les mauvaises nouvelles

En 2008, 78% des exécutions ont eu lieu dans des pays du G20. Dans différentes régions du monde, au moins 2 390 personnes ont perdu la vie du fait de l''application de la peine de mort. Parmi les pays ayant procédé au plus grand nombre d''exécutions, trois sont membres du G20 : l''Arabie Saoudite, la Chine et les États-Unis d''Amérique.

Etats-Unis d''Amérique

Depuis le début de l''année, 32 personnes ont été exécutées, soit 1 168 depuis 1976. Un condamné à mort a été innocenté en Illinois, portant à 131 le nombre de condamnés à mort innocentés dans le pays depuis 1973. L''Etat du Texas a procédé à la 200ème exécution sous l''administration du Gouverneur Rick Perry.

Irak. Les exécutions ont repris. On en craint un grand nombre dans les semaines à venir.

Nigeria. Des Etats élargissent le champ d''application de la peine de mort, notamment au cas d''enlèvement de personnes.

Arabie Saoudite : exécutions de mineurs délinquants. Cinq hommes, dont deux avaient été condamnés pour des infractions qu''ils auraient commises à l''âge de dix-sept ans, ont été exécutés le 10 mai. Arrêtés en 2004, ces jeunes hommes ont été inculpés de divers chefs de vol, de cambriolage et de violences et condamnés à mort en février 2008 par le tribunal général de Médine.

Iran : exécution de mineurs délinquants. Le 1er mai, les autorités iraniennes ont exécuté Delara Darabi, condamnée à mort en 2005 à l''issue d''un procès inéquitable pour le meurtre d''un parent commis en 2003 alors qu''elle n''avait que 17 ans. Dans le monde entier, des membres d''Amnesty International ont mené, le 6 mai, des actions devant des ambassades d''Iran afin de protester contre l''exécution de Delara Darabi. En France, l''ACAT s''est jointe à l''action d''Amnesty International France. Le 20 mai, Ali Jafari a été pendu pour avoir commis un meurtre en août 2006 il était alors âgé de 17 ans. Ali Jafari est la troisième personne mineure au moment des faits, exécutée depuis le 1er janvier 2009.

(Source: Amnesty International)