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Parlement : Le nouveau responsable de la State Trading Corporation à l’épreuve des questions

10 juin 2011, 00:00

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Parlement : Le nouveau responsable de la State Trading Corporation à l’épreuve des questions

Michael Sik Yuen, qui a hérité du portefeuille du Commerce, donc de l’épineux dossier de la State Trading Corporation (STC), devra répondre à pas moins de trois questions parlementaires lors de la prochaine séance de l’Assemblée nationale.

Le nouveau ministre du Commerce, Michael Sik Yuen, sera soumis à rude épreuve lors des questions de l’opposition, ce mardi 14 juin, au Parlement. En effet, pas moins de trois questions, toutes liées à la STC, lui seront adressées lors de cette session.

Après avoir contraint ces derniers temps Showkutally Soodhun à répondre à de multiples interpellations, le député Reza Uteem ne semble pas vouloir ménager Michael Sik Yuen. Il reviendra à la charge dès la semaine prochaine avec deux questions adressées au nouveau titulaire du portefeuille du Commerce.

Il interrogera d’abord le ministre du Commerce et de la Protection des consommateurs sur les dettes des clients de la défunte State Trading Company Mauritius (STCM) Ltd qui ont été rayées à ce jour. Reza Uteem souhaite connaître les montants ainsi que les noms des clients qui ont bénéficié de cette faveur. Michael Sik Yuen devra également donner le nom de celui qui a autorisé ces transactions et les raisons qu’il a mises de l’avant pour les justifier.

Le rapport d’Insight Forensics Services Ltd, compagnie dirigée par l’ancien directeur des investigations de la Commission anti-corruption, Roshi Bhadain, observe que la STCM Ltd avait rayé Rs 23,4 millions des dettes de ses partenaires. Cela avait bénéficié, dans la majorité des cas, à des commerçants. Au moment de sa dissolution en juin 2010, la STCM Ltd avait encore des créances de Rs 6,3 millions.

Le rapport Bhadain a été commandité par le Bureau du Premier ministre après que des allégations de malversations dans le fonctionnement de la compagnie avait été émises par l’opposition. De graves manquements dans la gestion des transactions financières et commerciales de la STCM LTd sont mis en lumière dans ce rapport qui a déjà fait un dommage collatéral en la personne de Showkutally Soodhun.

La création même de cette compagnie, comme décrite dans le rapport Bhadain, est très controversable. Le 27 juin 2007, le conseil d’administration de la STC avait suspendu toute décision de création d’une compagnie privée en attendant d’autres discussions à ce sujet. Cependant, indique le rapport de Roshi Badain sans aucune autre explication, les choses se sont accélérées à partir du 4 septembre 2007.

A cette date, l’approbation du conseil d’administration fut recherchée à travers un mémorandum signé de la main de l’ancien directeur général de la STC et obtenue le jour suivant. Une semaine plus tard, soit le 12 septembre, le ministre de tutelle d’alors, Rajesh Jeetah, donnait son autorisation écrite. La compagnie fut créée et enregistrée le même jour avec un capital d’actions de Rs 1 million et un fonds de fonctionnement de Rs 50 millions provenant des caisses de la STC.

Dans le mémorandum de Ranjitsingh Soomarooah, il s’était lui-même proposé comme président et directeur général de la nouvelle compagnie. Ah-Fat Lan Hing Choy, trésorier du Parti Travailliste (PTR) et conseiller de Rajesh Jeetah, fut également nommé comme l’un des quatre directeurs de l’entreprise.

La STC a évoqué la section 4(e) de la STC Act, législation régissant le fonctionnement cet organisme pour créer la STCM Ltd. Cette clause stipule que la STC peut s’engager dans n’importe quelle autre activité, comme il en sera autorisé par le ministre de tutelle.

Le rapport Bhadain note que la STC commercialisait déjà la majorité des produits importés par la STCM Ltd au cours de son existence, pour un montant total de Rs 43 millions. De cette somme, Rs 6 millions ont été payés à partir des comptes bancaires de la STC.

La résilience du ministre Michael Sik Yuen face aux questions de l’opposition sera mise à rude épreuve avec une deuxième question dans la foulée sur le dossier du « hedging » effectué par la STC en 2008 et qui coûtera à terme Rs 5 milliards à l’Etat.

Le député Raffick Sorefan reviendra ensuite sur les produits pétroliers contaminés par altération et le contrat de la police d’assurance souscrit par la corporation d’Etat pour couvrir d’éventuelles pertes. La STC a déjà accumulé des pertes non couvertes de plus de Rs 100 millions sur 42 000 tonnes de produits altérés.