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Pakistan : Au moins 80 morts dans un attentat suicide

14 mai 2011, 00:00

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Un double attentat suicide revendiqué par les taliban a fait au moins 80 morts vendredi devant un centre de formation de la police paramilitaire dans le nord-ouest du Pakistan.

Les taliban pakistanais ont présenté cet attentat comme un acte de représailles à la mort d''''Oussama ben Laden, tué dans la nuit du 1er au 2 mai par un commando des forces spéciales américaines sur le territoire pakistanais.

"Il s''agit de la première vengeance pour le martyre de (...) Ben Laden. Il y en aura d''autres", a dit Ehsanullah Ehsan, porte-parole des taliban, joint au téléphone.

Circulant à moto, l''un des auteurs de l''attentat s''est fait exploser peu après le lever du jour alors que les recrues du Frontier Constabulary, un corps issu de l''armée pakistanaise, quittaient leur centre de formation à Charsadda pour partir en permission.

La police enquête pour savoir si l''autre kamikaze circulait aussi à moto.

"Il s''agissait d''un attentat suicide", a dit Nisar Sarwat, le chef de la police municipale dans ce bourg entouré de champs de blé.

Parmi les morts, 65 étaient des recrues. Les autorités ont recensé 60 blessés.

Il s''agit du premier attentat d''envergure au Pakistan depuis la mort d''Oussama ben Laden. Le décès du chef d''Al Qaïda a fait naître des craintes de représailles de la part de son organisation mais aussi des taliban pakistanais avec lesquels il était allié.
Mares de sang

Les taliban pakistanais dénoncent la collaboration d''Islamabad avec la lutte menée par les Etats-Unis contre l''extrémisme islamisme, même si des responsables américains se demandent comment l''homme le plus recherché au monde a pu vivre plusieurs années à proximité de la capitale pakistanaise sans être inquiété.

Malgré la mort d''Oussama ben Laden, les Etats-Unis ont poursuivi leur campagne de bombardements contre les taliban pakistanais dans les régions pachtounes que les islamistes contrôlent à la frontière avec l''Afghanistan.

Devant le centre de formation visé vendredi à Charsadda, une ville proche de la frontière afghane à l''est d''Islamabad et de Peshawar, les mares de sang et les effets personnels des victimes jonchant le sol rappelaient des scènes dramatiquement fréquentes au Pakistan, frappé de plein fouet par les actions violentes des extrémistes islamistes.

"Nous étions assis dans les bus quand il y a eu une petite explosion. Quelques instants plus tard, il y a eu une seconde et forte explosion. Je suis tombé sur la chaussée et je me suis évanoui", raconte Shafeeq-ur-Rehman, blessé à une jambe, dans son lit d''hôpital à Peshawar.

Autour de lui, des Pakistanais en pleurs amènent des cadavres ou des blessés dans cet établissement habitué à accueillir les milliers de victimes de la lutte entre les taliban et les forces armées.

"Pourquoi nous tue-t-on? De qui est-ce la guerre? Quel est notre péché?", interroge un homme à la barbe grisonnante près du cadavre de son jeune fils allongé sur un brancard.


Reuters