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Pénurie d’eau : les habitants du Morne dénoncent une distribution «inégale»

14 décembre 2012, 00:00

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Pénurie d’eau : les habitants du Morne dénoncent une distribution «inégale»

La distribution faite par les camions-citernes suscite la colère au Morne. A tel point que, le mercredi 12 décembre, 200 personnes sont descendues dans la rue pour leur barrer la route. Les habitants allèguent que l’eau ne serait pas distribuée équitablement.

C’est l’exaspération face au manque d’eau au Morne. Les quelques 200 personnes qui sont descendues dans la rue, le mercredi 12 décembre allèguent qu’il y aurait un traitement de faveur dans la distribution.

«Zot get figir pou donn delo aster». Ces propos rageurs sont ceux de Dharam Faukeer. Comme lui, plusieurs habitants du Morne, qui souffrent du régime de coupure d’eau drastique imposée par la Central Water Authority (CWA), crient leur colère face aux «faveurs» accordées, disent-ils, à certaines personnes de la région.

Mercredi dernier, ils ont décidé de créer une chaîne humaine afin de barrer la route aux camions-citernes. Résultat de cette révolte : hier, «trois camions sont venus et on a pu avoir l’eau de sept heures à 11 heures». Du jamais vu depuis fort longtemps… Cela fait quatre ans que le mois de décembre est synonyme de «robinets secs», s’insurgent des habitants du Morne. Il faut attendre janvier, disent- ils, pour que la situation s’améliore quelque peu.

En attendant, certains se livrent à un véritable marathon pour avoir droit à quelques gouttes du précieux liquide. Mais, cette année, ce qui a fait déborder le vase c’est la distribution «inégale» d’eau, allèguent- ils.

«Certaines familles obtiennent un service à domicile mais, la majorité doit courir derrière le camion-citerne. Ce n’est plus possible», s’indigne Dhemawantee Faukeer.

Du côté des chauffeurs de camions-citernes, l’on explique que «l’on a reçu des instructions pour se garer à des endroits précis. C’est aux habitants de se déplacer, s’ils veulent avoir de l’eau…»

«Je dois faire plus de 400 mètres avec mon récipient d’eau chaque jour. Ce n’est pas chose facile», renchérit Santhabai Bicotou, 65 ans. Avant- hier, «nous étions quelque 700 à attendre le camion. A notre grand étonnement, nous avons constaté qu’il ne restait plus qu’une très mince quantité d’eau», explique Bhakeet Choolun.

«Pourtant, certaines familles reçoivent la quantité d’eau nécessaire, et nous nous récupérons uniquement les quelques gouttes restantes» Ce qui a attisé davantage le courroux des habitants du Morne.

Vers 19 h 30 ce jour-là, 200 d’entre eux sont descendus dans la rue. Cela, afin de faire comprendre aux autorités que «nous ne sommes pas des animaux». Des échauffourées ont eu lieu avec des éléments de la Special Supporting Unit (SSU), mandés sur les lieux.

Et, même si, depuis hier, les robinets ne sont plus à sec, les habitants, eux, ne sont pas euphoriques pour autant. Et de prévenir que ces incidents ne sont qu’un «avant-goût» de ce qu’ils sont capables de faire…


 

Thierry LAURENT