Les hôpitaux publics de l’île n’offre aucun vaccin contre le virus responsable du cancer du col de l’utérus alors que le traitement contre l’ostéoporose se fait toujours attendre. Pourtant, plusieurs campagnes de prévention sont actuellement enclenchées afin de sensibiliser les femmes, cela alors que les moyens restent inaccessibles à bon nombre de Mauriciennes.

«Non, ce vaccin n’est pas disponible dans les hôpitaux publics, il coûte trop cher. Cependant vous pouvez aller dans les cliniques privées, mais là, il faudra payer», lâche un cadre de l’hôpital Jeetoo, interrogé sur la possibilité d’effectuer un vaccin contre le cancer du col de l’utérus dans cet hôpital.

En effet, deux vaccins, le Gardasil et le Cervarix offrent désormais une protection contre le cancer du col de l’utérus. Chacun des deux vaccins coûte Rs 1 300 en pharmacie. Cependant, trois vaccins sont obligatoires. C’est-à-dire un second vaccin un mois après le premier et un troisième six mois plus tard. Dans le privé, ce vaccin est disponible et coûte entre Rs 2 000 à Rs 2 800.

Le gynécologue Farhad Aumeer, soutient qu’il y a à peu près 4% des femmes, sexuellement actives, qui présentent des anomalies qui ne se traduisent pas forcément par la présence d’un cancer mais plutôt par un virus ou des lésions.

«C’est pourquoi il faut vulgariser le dépistage pour prévenir le cancer. Par exemple, différents types de virus comme le papillomavirus humains (PVH) sont à l’origine du cancer du col de l’utérus. Le vaccin qui est actuellement sur le marché privé détruit les souches responsables du cancer», explique le gynécologue.

Cependant, le vaccin ne protège qu’à 80%. Puisqu’il n’immunise que les principales souches du PVH responsables du cancer. «Il ne faut pas arrêter le dépistage une fois que le vaccin est fait. Le vaccin protège mais le frottis cervical doit continuer à être effectué régulièrement», rajoute le gynécologue.

L’autre maladie qui préoccupe de plus en plus les femmes, à Maurice, est l’ostéoporose. Une campagne a récemment été lancée par Women in Networking et Anlene pour sensibiliser les Mauriciens sur cette maladie.

«L’ostéoporose risque d’affecter 2 femmes sur 5», c’est le message affiché sur tout les Billboards à travers l’île. Touchant de plus femmes que d’hommes, l’ostéoporose, selon Bhooshun Ramtohul, spécialiste des maladies des os, est trop négligé à Maurice.

«L’ostéoporose touche principalement les femmes au moment de la ménopause. Le corps à tendance à puiser du calcium des os, et les affaiblir», soutient le médecin. Par ailleurs, Bhooshun Ramtohul précise qu’il y a beaucoup de Mauriciens qui ne sont pas suffisamment sensibilisés à cette maladie.

Et comme pour le vaccin contre le cancer du col de l’utérus, le traitement contre l’ostéoporose n’existe pas dans nos hôpitaux publics, confirme le Dr Ramtohul. «Le traitement de la maladie se fait uniquement dans le privé. De plus les médicaments administrés par les hôpitaux ne traitent pas vraiment la maladie en elle-même», soutient le médecin, également consultant en orthopédie à l’hôpital Sir-Seewoosagur-Ramgoolam, à Pamplemousses.

Les médicaments pour le traitement de l’ostéoporose peuvent coûter dans les Rs 1 500 par mois et les tests pour détecter la maladie ne se font que dans deux cliniques privées à Maurice, à la Clinique de Lorette ou à Fortis Clinique Darné au prix de Rs 2 200.

«Cette maladie est négligée tant au niveau du gouvernement qu’au niveau de la population. Elle est dangereuse. Mais il y a beaucoup de gens qui la découvre dans la vieillesse alors que la prévention se fait dès la jeunesse en prenant régulièrement des produits laitiers», conclut le médecin.