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ONU: l''Occident déçu de l''échec de la résolution condamnant la Syrie

6 octobre 2011, 00:00

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L''''opposition syrienne et plusieurs pays occidentaux ont condamné, le mercredi 5 septembre, le veto russo-chinois à un projet de résolution au Conseil de sécurité condamnant le régime syrien pour sa répression sanglante, Damas saluant en revanche une décision "historique".

Burhan Ghalioune, universitaire syrien basé à Paris et récemment élu président du Conseil national syrien (CNS), la principale instance de l''opposition syrienne, a spécifiquement condamné la position de Moscou.

"Soutenir Bachar al-Assad dans son projet militariste et fasciste ne va pas encourager le peuple syrien à rester dans la révolution pacifique", a-t-il réagi, jugeant que les Russes "encouragent vraiment la violence".

"Pour éviter ce glissement vers la violence, il faut que la communauté internationale agisse vraiment d''une autre façon
", a souligné le chef du CNS.

A Damas, Bouthaina Chaabane, conseillère politique du président Assad, a évoqué "une journée historique, car la Russie et la Chine, en tant que nations, se sont placées aux côtés des peuples et contre les injustices".

"Je pense que les Syriens sont contents de constater qu''il existe d''autres puissances dans le monde pour se dresser contre l''hégémonie et l''intervention militaire dans les affaires des pays et des peuples", a-t-elle ajouté dans un entretien à l''AFP.

Le ministère syrien des Affaires étrangères, cité par l''agence officielle Sana, a également salué le veto qui "redonne espoir et confiance dans le système mondial". Selon lui, ce dernier a été "longtemps dominé par les Etats-Unis et l''Europe qui ont fait des résolutions du Conseil de sécurité un moyen de punir les défenseurs de l''indépendance".

Outre l''opposition syrienne, de nombreuses voix en Occident ont déploré le veto opposé mardi par Moscou et Pékin.
Le département d''Etat américain a promis mercredi soir de "maintenir la pression sur le régime Assad", tout en condamnant le veto russo-chinois. "Nous pensons fermement que l''histoire confirmera qui avait raison, et qui était du mauvais côté lors de ce vote", a déclaré la porte-parole Victoria Nuland.

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a également dit regretter ce veto, espérant que le Conseil de sécurité surmonte "ses divisions" et trouve "une solution commune face à la situation" en Syrie.

"C''est un triste jour pour le peuple syrien" et "pour le Conseil de sécurité", a déclaré le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé, tandis que ses homologues allemand et britannique Guido Westerwelle et William Hague ont jugé "très regrettable" l''échec de la résolution.

M. Westerwelle a indiqué que l''Union européenne préparait une 8e série de sanctions après avoir notamment interdit en août tout nouvel investissement dans le secteur pétrolier.

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a également jugé "regrettable" que la résolution n''ait pas été adoptée", soulignant que cela n''empêcherait pas son gouvernement de sanctionner le régime syrien.

L''ONG Amnesty International a estimé que le veto constituait "une trahison choquante", la Russie et la Chine "ayant totalement manqué à leurs responsabilités de protéger le peuple syrien".

La Russie s''est de son côté défendue d''être "l''avocate du régime d''Assad". "Nous estimons que la poursuite des violences est tout à fait inacceptable et condamnons la répression des manifestations pacifiques", a déclaré le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.

"Dans le même temps, nous ne pouvons pas fermer les yeux sur le fait que l''opposition radicale joue de plus en plus sur le mécontentement d''une partie de la population en Syrie et ne cache plus ses intentions extrémistes en passant à la tactique de la terreur ouverte", a-t-il ajouté.

Moscou a par ailleurs annoncé qu''elle recevrait en octobre "deux délégations de l''opposition syrienne: l''une représentant l''aile intérieure de l''opposition basée à Damas, et la seconde représentant l''opposition qui a créé un conseil national à Istanbul".

Sur le terrain, l''Observatoire syrien des droits de l''Homme (OSDH) a fait état de la mort de six hommes, décédés des suites de leurs blessures ou dont les corps ont été rendus à leurs familles après leurs arrestations plusieurs jours auparavant. L''ONG a ajouté que 53 personnes avaient été arrêtées à Douma, près de Damas.

La répression a fait, selon l''ONU, plus de 2.700 morts depuis la mi-mars.

Par ailleurs, l''ambassadeur des Etats-Unis à Beyrouth Maura Connelly a exhorté le gouvernement libanais - dominé par le Hezbollah, allié de Damas - à protéger les opposants syriens résidant au Liban, au moment où des informations circulent sur la traque de certains d''entre eux et leur renvoi en Syrie.