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Obama défend en Indonésie l''ouverture à l''islam

9 novembre 2010, 00:00

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Obama défend en Indonésie l''ouverture à l''islam

Le président américain Barack Obama, arrivé mardi en Indonésie, a réaffirmé sa volonté d''''ouverture en direction du monde musulman tout en admettant que le chemin serait encore long avant d''effacer des années "d''incompréhension et de méfiance".

"Je pense que nos efforts ont été sérieux et soutenus", a-t-il dit lors d''une conférence de presse commune avec le président indonésien, Susilo Bambang Yudhoyono.

"Nous ne nous attendons pas à éliminer totalement les incompréhensions et la méfiance qui se sont accumulées depuis longtemps, mais nous pensons être sur la bonne voie", a-t-il ajouté.

Le successeur de George W. Bush à la Maison blanche a fait des relations avec le monde musulman l''une de ses priorités diplomatiques, alors que les interventions armées en Irak et en Afghanistan, le blocage du processus de paix au Proche-Orient et la lutte contre Al Qaïda portaient plutôt la thèse du "choc des civilisations", ces dernières années à Washington.

En juin 2009, au Caire, Barack Obama avait appelé à "un nouveau départ entre les Etats-Unis et les musulmans du monde entier, fondé sur l''intérêt et le respect mutuels, fondé sur la confiance dans le fait que l''Amérique et l''islam ne sont pas incompatibles et qu''ils n''ont pas à être en concurrence".

Mais l''enlisement en Afghanistan et le maintien d''une présence militaire massive en Irak lui ont coûté une partie de son crédit. L''absence de progrès dans les négociations de paix israélo-palestiniennes nuit aussi à sa volonté de rapprochement.

En Indonésie, premier pays musulman au monde par sa population et terre particulière pour le président américain, qui y a passé quatre années de son enfance, Barack Obama a recensé une série d''initiatives prises par les Etats-Unis dans les domaines de l''éducation ou de l''investissement économique. Il a notamment cité une réunion qu''il a organisée cette année à Washington avec des entrepreneurs musulmans du monde entier.

"En élargissant cette relation, on la renforce, on crée de la confiance, on crée plus de contacts personnels", a-t-il dit. "Cela sera bon pour notre sécurité, mais aussi pour la cause plus générale de la compréhension entre les Etats-Unis et le monde musulman".

"Je pense que c''est un projet inachevé, que nous avons encore beaucoup de travail à faire et qu''il n''éliminera ni ne remplacera un dialogue dur sur certaines questions politiques concrètes", a poursuivi Barack Obama.

Critiques contre Israël

L''annonce par Israël de la construction de 1.300 appartements pour des familles juives à Jérusalem-Est, en pleine visite du Premier ministre Benjamin Netanyahu aux Etats-Unis, fait partie de ces "questions concrètes".

Interrogé sur ce développement, Barack Obama a répondu que "ce genre d''activité n''est jamais salutaire". "Et je m''inquiète de ne voir aucun effort supplémentaire de la part de chacune des parties concernées visant à parvenir à une avancée", a-t-il dit.

Le président américain a misé lourd en relançant début septembre les négociations directes entre Benjamin Netanyahu et Mahmoud Abbas, suspendues depuis. Il a assuré cependant que les efforts de paix seraient poursuivis.

"Il est dans l''intérêt du peuple d''Israël et du peuple palestinien de parvenir à un réglement (...) Mais chacune de ces mesures peut aboutir à briser la confiance entre les parties."

Barack Obama, qui devait passer au total une vingtaine d''heures en Indonésie, aura l''occasion de revenir sur sa politique à l''égard du monde musulman mercredi, lors de sa visite à la mosquée Istiqlal, l''une des plus grandes au monde.

Ses conseillers assurent qu''il devrait y avoir foule pour l''écouter. Barack Obama bénéficie encore d''une cote importante en Indonésie, bien que la confiance en lui se soit érodée depuis son discours du Caire.

L''Indonésie est la deuxième étape de la tournée de Barack Obama en Asie entamée en Inde, où il a essentiellement défendu la coopération économique. Il se rendra ensuite en Corée du Sud pour le sommet du Groupe des vingt (G20) puis au Japon pour un forum économique Asie-Pacifique.

(Source : Reuters)