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Obama appelle Pyongyang à renoncer à son «attitude agressive»

12 avril 2013, 10:28

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Obama appelle Pyongyang à renoncer à son «attitude agressive»

 

Alors que la Corée du Nord continue des préparatifs militaires qui pourraient aboutir à un tir de missile, Barack Obama est intervenu, jeudi 11 avril, pour demander à Pyongyang de renoncer à son «attitude agressive», répétant que les Etats-Unis se défendraient si nécessaire.
 

«Nous sommes tous deux d’accord sur le fait que le temps est venu pour la Corée du Nord de mettre fin au type d’attitude agressive qu’elle a adoptée, et d’essayer de faire baisser la température. Personne ne souhaite voir un conflit se produire dans la péninsule Coréenne, mais il est important pour la Corée du Nord, comme pour tous les autres pays dans le monde, d’observer des règles de base. Nous continuerons à essayer de résoudre certains de ces dossiers de façon diplomatique, même si, comme je l’ai indiqué au secrétaire général, les Etats-Unis prendront toutes les mesures nécessaires pour protéger leurs ressortissants et honorer leurs obligations relatives à leurs alliances dans la région
 

Plus tôt dans la journée, le secrétaire américain à la défense, Chuck Hagel, avait déjà sommé la Corée du Nord d’arrêter de «jouer avec le feu», assurant, comme M. Obama, que Washington «est tout à fait prêt à faire face à toute éventualité, à toute action que la Corée du Nord pourrait entreprendre, à toute provocation à laquelle elle pourrait se livrer». Les ministres des affaires étrangères du G8, réunis à Londres, ont également condamné «dans les termes les plus forts» l’attitude de la Corée du Nord.
 

Dans le même temps, des hauts responsables américains ont pressé la Chine vendredi d’utiliser toute son influence pour stopper les actions «déstabilisantes» de la Corée du Nord, affirmant que des intérêts régionaux et internationaux étaient en jeu. «La Chine a un énorme intérêt dans la stabilité et la recherche incessante de la Corée du Nord à se doter d’un missile nucléaire armé est l’ennemie de la stabilité», a déclaré un haut responsable de l’administration américaine qui accompagnait le secrétaire d’Etat américain John Kerry pour son premier voyage à Séoul. «Cela nous donne à nous et aux Chinois un objectif commun très puissant pour la dénucléarisation», a ajouté ce responsable sous couvert d’anonymat.
 

Les Etats-Unis «ne pensent pas» que la Corée du Nord soit en capacité de lancer un missile équipé de têtes nucléaires, a déclaré un haut responsable américain sous couvert de l’anonymat. Le Pentagone a indiqué pour sa part qu’il était «inexact de suggérer que le régime nord-coréen a complètement testé, mis au point ou démontré le type de capacités nucléaires évoquées» par un élu. A l’unisson, le ministère de la défense sud-coréen a déclaré vendredi «douter» de la capacité de la Corée du Nord à lancer un missile balistique à tête nucléaire. «La Corée du Nord a conduit trois essais nucléaires, mais il reste douteux que la Corée du Nord ait fabriqué une tête nucléaire suffisamment petite et légère pouvant être montée sur un missile», a déclaré à la presse un porte-parole du ministère, Kim Min-Seok. Mais le Nord «se dirige vers cette étape», où il pourra miniaturiser une tête nucléaire pour la fixer sur un missile, a ajouté le porte-parole.
 

Ignorant les mises en garde de son voisin et allié chinois, Pyongyang a déployé la semaine passée sur sa côte orientale deux missiles Musudan, d’une portée théorique de 4 000 kilomètres, soit la capacité d’atteindre la Corée du Sud, le Japon ou l’île américaine de Guam, selon Séoul. Ce missile n’a jamais été testé auparavant. Selon le Japon, une ou deux rampes de lancement de missiles sont actuellement orientées vers le ciel, ce qui pourrait indiquer l’imminence d’un tir.
 

L’éventuel tir de missile pourrait survenir autour du 15 avril, jour de la naissance du fondateur de la République démocratique populaire de Corée, ou coïncider avec la visite à Séoul prévue vendredi du secrétaire d’Etat américain, John Kerry, et du secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen.
 

Dans la péninsule, les forces américaines et sud-coréennes sont toujours en alerte élevée. Un puissant radar militaire américain a été installé en mer, jeudi, afin de détecter un éventuel tir de missile, selon un haut responsable de la défense américaine.
 

Le déploiement du SBX (Sea-based X-Band Radar) avait été annoncé par le Pentagone le 2 avril, dans le cadre d’une mission «de routine», «pas liée» officiellement aux tensions dans la péninsule Coréenne. Le haut responsable américain contacté par l’AFP a pourtant confirmé que le SBX, une plate-forme semi-submersible, a été positionné en mer pour traquer d’éventuels missiles nord-coréens.