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Nouvelle pétition contre la loi sur la prostitution

17 novembre 2013, 07:55

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Nouvelle pétition contre la loi sur la prostitution

Une nouvelle pétition contre la proposition de loi socialiste visant à renforcer la lutte contre la prostitution a été lancée par le chanteur Antoine et signée par plusieurs dizaines de personnalités à deux semaines de l'examen du texte à l'Assemblée nationale.

 

Cette proposition de loi, qui reprend une promesse de campagne de François Hollande, a déjà donné lieu fin octobre à une première pétition, intitulée "Touche pas à ma pute" signée par "les 343 salauds", dont Antoine, une initiative qui a suscité une forte polémique en France.

 

"Sans cautionner ni promouvoir la prostitution, nous refusons la pénalisation des gens qui se prostituent et de ceux qui ont recours à leurs services, et nous demandons l'ouverture d'un vrai débat sans a priori idéologique", écrit le chanteur dans sa pétition rendue publique cette semaine.

 

Florence Arthaud, Charles Aznavour, Maud Fontenoy, Alain Souchon, Mireille Darc, Chantal Goya, Raphaël, Thomas Dutronc, Catherine Deneuve ou encore Jack Lang figurent parmi les signataires du texte.

 

La proposition de loi portée par les députées socialistes Maud Olivier et Catherine Coutelle doit être examinée à l'Assemblée nationale le 27 novembre prochain.

 

Le texte abroge le délit de racolage public et sanctionne d'une amende de 1.500 euros le recours à une prostituée.

 

Il vise, selon le groupe socialiste, à améliorer les mesures de protection et de réinsertion en faveur des personnes prostituées en abrogeant le délit de racolage public et en leur facilitant l'accès à un titre de séjour, à un soutien financier et à un logement.

 

DÉBAT

 

Ce n'est pas la première fois que la proposition de loi est prise pour cible. Fin octobre, le chanteur Antoine, l'humoriste Nicolas Bedos, le journaliste Eric Zemmour ou encore l'avocat Richard Malka entre autres avaient signé un appel "touche pas à ma pute" dans les colonnes du magazine Causeur.

 

La pétition, intitulée "manifeste des 343 salauds", en référence au manifeste publié par le Nouvel Observateur en 1971 par 343 femmes ayant avorté et réclamant le droit à l'avortement, a suscité l'indignation des associations féministes et de la ministre des droits des Femmes, Najat Vallaud-Belkacem.

 

En France où, selon un rapport rédigé par Maud Olivier, environ 20.000 personnes se prostituent, dont 85% de femmes, la pénalisation des clients ne fait pas l'unanimité.

 

Certaines organisations de prostituées défendent la liberté de disposer de son corps et des associations, comme Act up ou Médecins du monde, jugent que la pénalisation aggraverait la situation des prostituées de rue.

 

Selon un sondage TNS Sofres publié fin octobre, seuls 22% des Français sont favorables à l'instauration d'une amende. Le stage de sensibilisation, une piste également prévue par le texte, obtient lui 38% d'opinions positives, devant la campagne de sensibilisation dans la presse (31 %).

 

Plusieurs pays pénalisent le recours à la prostitution comme l'Islande, la Norvège et la Suède. D'autres, comme la Grande-Bretagne ou la Finlande, pénalisent les clients de prostituées victimes d'exploitation.