La situation sociale dégénère à Madagascar. Après un week-end relativement calme, les troubles ont repris à Antananarivo, hier lundi 9 mars. Le maire destitué de Tana, Andry Rajoelina, a été placé sous la protection de l’ONU.

Antananarivo a connu une journée agitée, hier, lundi 9 mars. Des échauffourées ont eu lieu à différents points de la ville. Des commerces, dont le centre commercial de Tanjumbato qui abrite l’hypermarché Jumbo, le magasin Courts et d’autres grandes enseignes, ont  été pillés.

La situation est confuse depuis le dimanche 8 mars quand des militaires ont dit leur volonté de ne plus participer à des opérations pour disperser les foules. Selon les observateurs dans la Grande île, il est assez difficile de distinguer les éléments de l’armée qui se sont rangés du côté de Rajoelina, de ceux qui sont toujours fidèles à Marc Ravalomanana. 

Andry Rajoelina, qui avait, en fin de semaine, déclaré qu’il entrait dans la clandestinité parce qu’il craignait pour sa sécurité, a obtenu la protection de l’Organisation des Nations Unies (ONU). La nouvelle a été communiquée par Tiébile Dramé, représentant de l''''ONU dans la médiation pour trouver un moyen de sortir Madagascar de la crise. « Dans le cadre des efforts pour résoudre la crise malgache, préserver la paix et la stabilité, les Nations unies ont décidé de placer M. Rajoelina sous leur protection dans une résidence diplomatique », a-t-il déclaré.

Hier matin, les partisans du Président de la République se sont rassemblés en ville, avant de marcher vers des cibles qui,  selon eux, sont  associées au maire destitué de Tana. A cet effet, des titres de presse ont été identifiés dans des discours.
La situation s’est dégradée depuis vendredi. Les partisans d’Andry Rajoelina  ne pouvant se rassembler sur la Place du 13 mai dans le centre-ville, s’étaient regroupés dans d’autres quartiers de la ville.  Ils étaient pourchassés par les forces de l’ordre.

A un moment, apprenant que Rajoelina allait être arrêté, ses sympathisants se sont rassemblés non loin de sa résidence. Ils ont empêché les élèves du Lycée Français de Tananarive de quitter l’enceinte de l’établissement. Le lycée est situé non loin de la résidence de l’opposant à Marc Ravalomanana. Il a fallu l’intervention des forces de l’ordre pour libérer les élèves en début de soirée.

Ce mardi matin, le centre-ville est toujours bloqué par les forces de l’ordre demeurées loyales à Marc Ravalomanana. La situation demeure floue car les négociations entre les deux protagonistes de la crise politique à Madagascar sont dans l’impasse.