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Nishta Ghurburrun : le pari de l’événementiel

18 février 2009, 01:00

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Nishta Ghurburrun : le pari de l’événementiel

En plus de sa carrière dans l’immobilier, Nishta Ghurburrun selance dans l’événementiel, en proposant le concert de Guru Josh Project le 7 mars prochain.

Cela ressemble à du courage. Car ce ne peut être de l’inconscience. Pas quand on est une femme d’affaires. Avec une connaissance du terrain, des marchés et des prix. Tout de même, la démarche de Nishta Ghurburrun interpelle. Se lancer dans l’événementiel par les temps qui courent. «Plus comme un hobby que comme un business.» Alors que le spectre de la crise se profile à l’horizon.

Elle sait déjà tout cela Nishta Ghurburrun. Du haut de son expérience dans l’immobilier au sein du Ghurburrun Group of Companies. Il y a six mois, cela ne l’empêche pas de créer Gitanis, société d’événementiel. Qui, pour son baptême du feu propose le concert de Guru Josh Project, le 7 mars prochain. L’un des disques de l’année 2008, avec son tube Infinity.
«Faut être optimiste», explique la jeune femme. En confiant que le rythme dans le secteur du bâtiment, «c’est fatigant. Je dois passer mon temps à tout vérifier». Alors, comme «je connais les artistes», surtout ceux de la Grande Péninsule, le catalyseur était tout trouvé. Et comme Amitabh Bachchan qui, «a habité deux semaines chez nous à Floréal», pendant le tournage du film de Romesh Sharma, Dil Jo Bhi Kahey, sorti en 2005, cela aide.

Nishta sait aussi que «les Indiens sont chers» et «très exigeants ». Caractéristique artistique ? Dans le cas de Guru Josh Project par exemple, de son vrai nom Paul Walden, l’artiste au départ, «ne voulait pas venir», confie Nishta Ghurburrun. «Parce que Maurice est trop petit. Il voulait avoir 10 000 personnes.»

Elle connaît aussi la tendance du public Mauricien qui préfère le style Bollywood et pas forcément «des choses de qualité», moins connues, donc moins populaires. Forte de ces expériences, Nishta s’est mis en tête de diversifier ses activités. Aidée par le carnet d’adresses et les relations tissées jadis par un oncle qui fut ambassadeur en Inde. Et un père ministre. Impossible d’y échapper. A la référence à son paternel qui fut, avec son frère, ministre dans le gouvernement de sir Seewoosagur Ramgoolam.

A l’écouter, c’est clair que Nishta est depuis longtemps habituée à la question : «Vous êtes la fille
de … ?» Quand elle se raconte, elle-même prononce à plusieurs reprises, «mon papa» ou «quand papa était là». Presque machinalement, par la force de l’habitude, elle explique, «Non je ne suis pas la fille de Robin, mais de son frère Beergoonath.» Un nom synonyme de milieu privilégié. La jeune femme n’en disconvient pas. «Je sais que je suis une fille gâtée.» Mais elle n’oublie pas les paroles de son père, «qui venait d’une famille pauvre. Mon papa m’a montré qu’il faut être humble dans la vie».

Car cette vie apporte aussi ses contraintes. Nishta se souvient notamment d’une fête à laquelle elle voulait aller, alors que son père était vice-Premier ministre. «J’étais à l’école. Il m’a dit : «J’envoie le garde du corps avec toi .» C’est dur, tout le monde vous regarde.» Humilité. Etat d’esprit qu’elle cultive entre ses deux parents médecins –«ma mère était pathologiste à l’hôpital» – très pris par leurs obligations professionnelles. Quand en plus on grandit avec un père homme politique, «qui n’est jamais là», que l’on est fille unique, alors on se forge à sa manière.

Se transformant en «garçon raté»durant les campagnes électorales auxquelles participe son père pour aller coller des affiches. «C’était fun. Je me souviens quand papa était candidat à Triolet, j’allais habiter chez une tante dans la circonscription. A 12 – 13 ans, je me levais à 4 heures du matin pour aller coller des affiches, sans que mes parents le sache.» Cela, c’était avant de faire l’expérience de la discipline à l’anglaise, dans une boarding school.Celui de Sacred Heart à Turnbridge Wells, à Kent. Là-bas, c’est carême et poisson tous les vendredis. Boisson gazeuse le dimanche uniquement. Et participation à la chorale de l’école. Sans déchirement. Car Nishta, en fille unique, se souvient, «ici, je n’avais personne. Et puis, avant moi, mes cousines étaient allées là-bas, alors je me disais : pourquoi pas moi» ?

Jusqu’à ce que ses parents l’y envoient à l’âge de 15 ans. Des parents qui l’auront décidément marquée. Car au moment choisir une filière universitaire, «papa voulait que je fasse médecine et maman la loi. Mais je trouvais que c’était de trop longues études». Alors, comme un compromis, Nishta étudiera le management à l’université de Warwick.

A son retour, oui, on lui avait proposé de se lancer en politique. Ce à quoi Nishta répond toujours : «Pas pour le moment. C’est vrai qu’il faut des femmes, mais pour faire cela, il faut être prête. J’ai vu mon papa qui recevait des gens tous les jours, j’ai vu ce que c’est que de faire face à des gens qui ont un problème.» Alors encore une fois, elle répète : «Pas maintenant.»
Sa politique à elle : le travail de terrain. Elle y était pour les élections générales de 2005. Et si on le lui demande, elle le refera encore.