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Nigeria : pas de guerre de religion, selon l''archevêque de Lagos

9 janvier 2012, 02:00

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Nigeria : pas de guerre de religion, selon l''archevêque de Lagos

Les violences qui endeuillent notamment la communauté chrétienne au Nigeria répondent à des intérêts visant à la désintégration de cette république fédérale, déclare le cardinal Anthony Olobunmi Okogie, archevêque de Lagos, indique Le Monde.

Dans une interview publiée, dimanche 8 janvier, par le site Vatican Insider de La Stampa, le prélat a affirmé que le pape Benoît XVI "nous a enseigné à résister à ceux qui profanent le nom de Dieu pour recourir à des violences".

"Il n''''y pas de guerre de religion en cours au Nigeria, mais une féroce persécution qui trouve ses sources dans des ambitions de pouvoir et des causes économiques. Ils veulent désintégrer la fédération mais n''y réussiront pas", a-t-il prédit.

Le cardinal Okogie a dénoncé la pression d''énormes intérêts économiques pour "déstabiliser un pays rendu appétissant du fait de ses ressources pétrolières".

"C''est une escalade tragique" a-t-il ajouté, admettant toutefois ne pas avoir de "preuves" que les terroristes de Boko Haram "reçoivent un soutien de l''étranger, mais il est évident que leur menace a pris de l''ampleur par rapport au passé. Mais ils ne réussiront certainement pas dans leurs projets. L''Eglise nigériane est solide et vivante, ne se laisse pas intimider, et comme Jésus en croix, elle est prête à témoigner de sa foi jusqu''au sacrifice suprême".

Dimanche, le président Goodluck Jonathan  a estimé que Boko Haram disposait de soutiens et de sympathisants au sein de tout l''appareil d''Etat et que les violences antichrétiennes actuelles étaient "pires" que la guerre civile des années 60.

Depuis les sanglants attentats visant les célébrations du jour de Noël qui ont fait au moins 49 morts, six nouvelles attaques contre des chrétiens du nord musulman ont fait plus de 80 morts. La majorité de ces raids ont été revendiqués par Boko Haram, un groupe islamiste qui réclame l''application de la charia (loi islamique) dans l''ensemble du pays.

Grève générale

Des centaines de Nigérians ont manifesté lundi dans les rues de Lagos, la capitale économique du pays, pour protester contre la suppression d''une subvention sur le carburant.

En raison d''un appel à une grève dans l''ensemble du pays, des magasins, des banques et des stations-service sont restées fermées, et les grands axes de Lagos, d''ordinaire embouteillés à l''heure de pointe, étaient étrangement déserts. Des manifestants se sont rassemblés par centaines à Yaba, le quartier du marché dans le centre de Lagos, en agitant des drapeaux et des pancartes.

La subvention, que beaucoup de Nigérians de la rue considèrent comme l''un des rares bénéfices jusque-là accordés par l''Etat, a été supprimée le 1er janvier. Le gouvernement a expliqué cette décision par sa volonté de réduire les dépenses publiques et d''encourager l''investissement dans le raffinage.Les partisans de cette suppression font valoir que la subvention enrichissait d''abord les classes favorisées aux dépens des pauvres et alimentait la corruption.

Mais la population nigériane a été furieuse de constater que le prix du litre d''essence était passé de 65 à 150 naira (0,93 dollar) en une nuit et des milliers de manifestants ont déjà protesté la semaine dernière contre cette décision.

Les adversaires de cette mesure soulignent que le gouvernement aurait mieux fait de réduire ses propres dépenses et de s''attaquer à la corruption avant d''imposer à toute la population une flambée des prix à la pompe.

Sources : Le Monde.fr, Reuters  & AFP