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Nigeria: critiques contre le déploiement de l''armée, retour à la normale

17 janvier 2012, 00:00

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Nigeria: critiques contre le déploiement de l''armée, retour à la normale

Les autorités nigérianes ont essuyé de virulentes critiques après l''''intervention massive de l''armée contre des manifestants, au lendemain de la fin de la grève générale d’une semaine provoquée par la suppression d''une subvention sur les carburants.

Le gouverneur de l''Etat de Lagos, où est située la capitale économique éponyme, a dénoncé l''important déploiement lundi de soldats et de policiers qui ont tiré en l''air, fait usage de gaz lacrymogènes et intimidé les manifestants avec des véhicules blindés. La presse locale citait mardi un communiqué de l''écrivain nigérian Wole Soyinka, prix Nobel de littérature, demandant "le retrait immédiat et inconditionnel de ces soldats".

Des journaux ont aussi dénoncé l''important dispositif de sécurité déployé la veille ( lundi 16 janvier) à Lagos mais aussi à Abuja, la capitale fédérale. Aucun blessé n''avait été rapporté suite à cette mesure. Pour certains, "la vue de soldats armés sur tous les grands axes routiers de la ville (Lagos) ne pouvait signifier qu''une chose: un coup", pouvait-on lire dans le quotidien Punch. "Ce que Lagos a connu, c''est une occupation militaire ordonnée par le président".

Mardi, une cinquantaine de soldats occupaient toujours le parc où s''étaient rassemblés des milliers de manifestants tous les jours la semaine dernière. Les points de contrôle sur les principaux axes routiers avaient cependant disparu.

Reprise des activités

Les syndicats ont mis fin lundi à la grève, quelques heures après que le président Goodluck Jonathan eut annoncé une concession permettant une baisse d''environ 30% du prix de l''essence. Ainsi, ce mardi, après une semaine de grève nationale, l''activité reprenait à Lagos. Bureaux et commerces avaient rouvert et la circulation était à nouveau dense.

La grève générale entamée le 9 janvier avait paralysé le pays le plus peuplé d''Afrique et premier producteur de pétrole du continent, tandis que des dizaines de milliers de personnes étaient sorties manifester leur colère après l’annonce, le 1er janvier, de la fin des subventions sur les prix du carburant.

La police a averti quelques heures après la fin de la grève que tout manifestant sur la voie publique serait arrêté et ceux appelant à un "changement de régime" seraient poursuivis pour trahison.

Le gouvernement a justifié l''arrêt des subventions aux carburants, quelque 8 milliards de dollars en 2011, pour financer la modernisation des infrastructures du pays. Mais la hausse du prix de l''essence frappe durement une population de 160 millions d''habitants dont la majorité vit avec moins de deux dollars par jour. Beaucoup estimaient que ces subventions étaient le seul bénéfice qu''ils tiraient à vivre dans une puissance pétrolière dont le développement est largement entravé par la corruption.

Source : AFP